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SEEG, un Scandale qui Révèle l’Échec de la Gouvernance

Les plaintes incessantes des usagers de la SEEG et les avertissements du Président Brice Clotaire Oligui Nguema ne pouvaient plus être ignorés. Ce qui devait être une entreprise publique garantissant des services essentiels aux Gabonais s’est révélée être un foyer de fraude et de corruption, où les pratiques illégales semblent avoir pris racine en toute impunité.

L’enquête menée par le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) a mis en lumière un réseau de malversations d’une ampleur choquante. Au cœur du département informatique de la SEEG, les agents ont découvert un serveur nommé SUPPRIMA 3, qui, bien que censé être hors service, fonctionnait encore. Cette anomalie n’est pas un simple dysfonctionnement technique, mais un indice clair d’une complicité interne au plus haut niveau. Cette complicité n’implique pas seulement des employés de la SEEG, mais s’étend à des entreprises partenaires comme SIGMA TECHNOLOGIE, une filiale du groupe TLDC.

Le fait que des informaticiens de la SEEG aient été impliqués dans cette fraude massive, et que leurs informations aient conduit à la perquisition des locaux de SIGMA TECHNOLOGIE, met en évidence un réseau bien organisé. Ce réseau, fonctionnant grâce à une connexion directe entre les serveurs des deux entités via une liaison Bel Air, a permis à SIGMA TECHNOLOGIE de manipuler les compteurs, de gérer la vente des tickets Edan et, en somme, de se substituer à la SEEG elle-même.

Cette affaire est bien plus qu’un simple scandale interne. Elle révèle un échec systémique de gouvernance au sein de la SEEG. Comment une entreprise de cette envergure a-t-elle pu laisser s’installer un tel niveau de corruption sans que personne ne sonne l’alarme ? Où étaient les mécanismes de contrôle et de surveillance censés prévenir de telles dérives ? Ces questions, les Gabonais sont en droit de se les poser. Et ils méritent des réponses claires et des actions décisives.

Le temps n’est plus aux demi-mesures. Il est impératif que la SEEG fasse l’objet d’une réforme profonde, avec une remise à plat totale de ses pratiques internes. Les responsables, qu’ils soient à l’intérieur de l’entreprise ou parmi ses partenaires, doivent être traduits en justice et sanctionnés sévèrement. Le Gabon ne peut plus se permettre de voir ses institutions stratégiques être rongées de l’intérieur par la corruption et l’incompétence.

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