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Guinée équatoriale : la réduction du flux Internet, une réponse controversée à un scandale politique

Malabo, le 4 novembre 2024 – La Guinée équatoriale est secouée par un scandale retentissant impliquant Baltasar Ebang Engonga, directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF). Des vidéos à caractère sexuel tournées dans son bureau, et mettant en scène d’autres personnalités de haut rang, ont envahi les réseaux sociaux, plongeant le pays dans une crise sans précédent. La réponse du gouvernement : restreindre sévèrement l’accès à Internet, une décision qui ne fait qu’amplifier les tensions.

Face à la diffusion incontrôlable de ces images compromettantes, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue a ordonné une réduction drastique du flux Internet. Cette mesure vise officiellement à « protéger la dignité des familles et des institutions », mais elle est largement perçue comme un moyen de contrôle et de censure. Dans un contexte où la libre circulation de l’information est essentielle, cette décision soulève des inquiétudes quant à l’état des libertés individuelles dans le pays.

Pour la population, cette restriction n’est pas sans conséquences. Les services essentiels, le commerce en ligne et la communication personnelle se retrouvent perturbés, plongeant de nombreux secteurs dans l’incertitude. « Nous vivons déjà dans un pays où l’accès à l’information est limité ; cette décision nous isole davantage », témoigne un entrepreneur local sous couvert d’anonymat.

Les organisations de défense des droits humains n’ont pas tardé à réagir. La coupure partielle d’Internet est perçue comme un signe de répression étatique. « Réduire le flux Internet pour contenir un scandale, c’est couper l’accès à la vérité et museler la population », déclare Maria Gomez, analyste de l’organisation Internet Freedom Watch.

Au-delà des frontières, cette affaire résonne comme un signal d’alarme. Elle met en lumière la manière dont certains régimes peuvent utiliser la régulation d’Internet comme un outil de contrôle social, transformant ce qui devrait être un droit fondamental en une arme politique.

Si certains soutiennent la démarche du gouvernement en arguant de la nécessité de préserver la dignité des institutions et des familles touchées par le scandale, d’autres estiment que cette action n’est qu’une tentative de détourner l’attention des responsabilités politiques et éthiques de hauts dirigeants.« C’est un double standard », critique un analyste politique local. « Les élites commettent des infractions flagrantes, mais c’est le peuple qui en paie le prix par la privation de son droit à l’information ».

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