SPORT

Fégahand : Sylvain Florient Pangou réélu à la présidence dans un climat de fortes tensions

Libreville, 4 août 2025 – La Fédération gabonaise de handball (Fégahand) est entrée dans une nouvelle phase de turbulence, malgré la réélection de Sylvain Florient Pangou à sa tête. Un scrutin contesté, une candidature disqualifiée, et un recours annoncé : l’instance sportive est désormais confrontée à une crise de légitimité qui dépasse les frontières nationales.

Réuni le samedi 2 août à Libreville, le collège électoral de la Fégahand a reconduit Sylvain Florient Pangou pour un nouveau mandat de quatre ans. Seul candidat en lice, il a obtenu 32 voix sur 53, soit 60,37 % des suffrages exprimés, selon l’Agence gabonaise de presse (AGP). Une victoire arithmétique qui ne suffit pas à apaiser les tensions nées du processus électoral.

Une élection sous haute tension

La candidature du Dr Nicole Assélé, ancienne présidente de la Fédération, a été rejetée par la Commission d’homologation, ce qui a vidé le scrutin de tout véritable enjeu. Pour ses partisans, cette exclusion constitue une entrave grave à la démocratie interne de la fédération. La principale intéressée dénonce un processus “vicié”, entaché de “vices de forme” et de “manœuvres orchestrées”, et annonce un recours imminent auprès de la Confédération africaine de handball (CAHB), voire du Tribunal arbitral du sport (TAS).

« Je déposerai un recours au niveau de la CAHB avec tous ces vices de forme. Je suis sûre que cette élection ne peut pas être validée », a déclaré Dr Nicole Assélé à l’AGP. Elle affirme ne pas avoir été entendue par la commission qui a rejeté son appel. « Le comité vient nous dire qu’ils ont siégé dans la nuit. Mais je n’ai pas été convoquée ni informée. »

Statuts, arrêtés et vide juridique

Au cœur du différend : une double lecture des textes régissant la Fégahand. Pour Nicole Assélé, que l’on se base sur les statuts de la fédération ou sur l’arrêté ministériel en vigueur, « ni lui, ni moi ne pouvions être candidats ». Une lecture qui, si elle venait à être confirmée par les instances africaines ou internationales, pourrait remettre en cause la validité de tout le processus électoral.

De son côté, Sylvain Florient Pangou tente de désamorcer les tensions. Satisfait de sa réélection, il se veut rassembleur. « C’est une satisfaction car les règles ont été respectées à la lettre. Notre réélection ne souffre d’aucune contestation », a-t-il affirmé. Il a tenu à souligner qu’il ne considère pas l’écartement de Nicole Assélé comme une défaite personnelle de celle-ci. « Le handball, c’est l’affaire de nous tous », a-t-il conclu, dans une tentative d’apaisement.

Un mandat sous surveillance

Réélu dans un contexte tendu, le président Pangou souhaite marquer rapidement son second mandat par des actions concrètes. Il a annoncé l’organisation d’une compétition nationale avant la fin de l’année. Cependant, la légitimité de cette initiative pourrait être affaiblie par les suites judiciaires du recours de son ancienne adversaire.

Si les prochaines semaines seront déterminantes pour la stabilité de la Fégahand, elles pourraient également révéler les fragilités plus profondes de la gouvernance sportive au Gabon. Au-delà d’un conflit de personnes, c’est la transparence des processus électoraux dans les fédérations sportives qui est une nouvelle fois interrogée.

Vers un arbitrage continental ?

La balle est désormais dans le camp de la Confédération africaine de handball, voire du Tribunal arbitral du sport. Les deux institutions devront déterminer si la procédure électorale a respecté les normes en vigueur, et si la disqualification de la candidate Assélé reposait sur des bases juridiques solides.

Dans un pays où les fédérations sportives sont souvent le théâtre de rivalités politiques, cette affaire pourrait bien servir de test à la crédibilité des mécanismes de régulation du sport gabonais.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button