Gabon – Village de Moukabou : l’indignation face à l’effondrement des services publics de base

Moukabou (Département de l’Ogoulou) – Alors que les discours politiques vantent régulièrement les progrès en matière d’accès à l’éducation et à la santé, la réalité dans certaines localités rurales du Gabon dément brutalement ces déclarations. Le village de Moukabou, situé au cœur du département de l’Ogoulou, en est une illustration criante. Et ce qui s’y passe n’est malheureusement pas un cas isolé : la quasi-totalité des villages du département connaissent les mêmes défaillances structurelles.

Sur place, les infrastructures publiques sont dans un état de délabrement alarmant. L’école primaire, censée former les citoyens de demain, n’offre plus les conditions minimales pour un apprentissage digne. Portes arrachées, murs fissurés, absence de bancs et de matériel didactique : les élèves tentent malgré tout de suivre des cours dans un environnement totalement inadapté. Le corps enseignant, souvent réduit à un effectif minimal, travaille dans des conditions indignes.

Même constat au dispensaire local. Faute de médicaments, d’équipements de base et de personnel qualifié, l’unique centre de santé du village est quasiment à l’arrêt. Les malades sont contraints de parcourir de longues distances pour espérer recevoir des soins, avec tous les risques que cela comporte.
Une situation généralisée dans l’Ogoulou
Ce tableau préoccupant est loin d’être propre à Moukabou. l’ensemble des villages du département de l’Ogoulou semblent victimes du même abandon systémique. Partout, les écoles tombent en ruines, les dispensaires fonctionnent au ralenti ou sont fermés, et les populations survivent dans l’indifférence totale.
Une double fracture : territoriale et sociale
Ces carences illustrent une fracture persistante entre les centres urbains et les zones rurales. Tandis que Libreville, Port-Gentil ou Franceville bénéficient d’investissements ciblés, les villages de l’Ogoulou semblent figés dans une marginalisation chronique. Cette situation alimente un profond sentiment d’abandon chez les habitants, qui ne cessent de réclamer souvent en vain des réponses concrètes de l’État.
Des droits fondamentaux sacrifiés
L’accès à l’éducation et aux soins de santé ne saurait être considéré comme un luxe. Il s’agit de droits fondamentaux inscrits dans la Constitution gabonaise et dans les conventions internationales ratifiées par le pays. Leur non-respect dans des zones entières du territoire constitue une véritable urgence sociale et démocratique.
Appel à une réponse immédiate et structurelle
Face à cette situation, les autorités locales et nationales sont interpellées. Il ne s’agit plus de promesses, mais d’actions concrètes, durables et équitables. Le développement du Gabon ne pourra être inclusif tant que des départements entiers, comme celui de l’Ogoulou, continueront d’être traités comme des angles morts de la République.