Manfoumbi – Mouissi : dans la Dola, une élection à quitte ou double pour le Secrétaire Général de l’UDB

La campagne électorale n’est pas encore officiellement lancée, mais les regards se tournent déjà vers une circonscription au cœur d’un enjeu politique stratégique majeur : la Dola. Dans ce bastion réputé imprenable du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) a décidé d’envoyer l’un de ses poids lourds : son Secrétaire Général, Mays Mouissi. Une décision lourde de sens, tant la défaite y serait politiquement coûteuse, pour lui comme pour son parti.
Une mission à très haut risque
Choisir la Dola pour son premier combat électoral n’est pas un hasard. C’est une déclaration. Une prise de position politique forte. Mais c’est aussi un pari dangereux. Car face à Mays Mouissi se dresse Yves Fernand Manfoumbi, député sortant, pilier du PDG, acteur local redouté et respecté. Il ne s’agit pas simplement de défier un adversaire électoral. Il s’agit de s’attaquer à une forteresse politique solidement tenue depuis des années.
Dans ce contexte, le message envoyé par l’UDB est clair : le changement ne reculera devant aucun bastion. En investissant son Secrétaire Général dans cette circonscription, le parti joue une carte maîtresse. Mais à ce niveau de responsabilité, perdre n’est pas une option.
Une candidature qui engage toute la crédibilité de l’UDB
En tant que numéro deux du parti, Mays Mouissi incarne bien plus qu’un simple candidat. Il est l’architecte stratégique de l’UDB, son visage intellectuel et son bras politique. Sa défaite serait interprétée comme un désaveu populaire de la ligne qu’il défend, un signal d’échec qui affaiblirait sa voix à l’interne comme à l’externe.
Dans les états-majors, on le sait : si le Secrétaire Général échoue, c’est l’image du parti dans son ensemble qui vacille. Car comment convaincre le pays qu’on est prêt à gouverner si l’un de ses plus hauts responsables ne parvient pas à s’imposer face à un candidat sortant, même puissant ?
Une victoire qui changerait l’échiquier politique
À l’inverse, si Mays Mouissi réussit l’exploit de faire basculer la Dola, ce serait un tournant. Une victoire symbolique et stratégique qui bouleverserait les équilibres. Elle prouverait que même les fiefs du PDG peuvent être contestés, et que l’UDB est capable de gagner sur les terrains les plus difficiles. Ce serait aussi une démonstration de force, de méthode, et de sérieux politique pour ce jeune parti qui entend s’imposer durablement sur l’échiquier national.
Une obligation de terrain
Mais la tâche est rude. Pour espérer l’emporter, Mays Mouissi doit impérativement sortir de son image de technocrate brillant pour incarner un homme politique de proximité. Sa campagne devra être ancrée dans la réalité locale, construite autour des préoccupations des populations, et soutenue par un maillage territorial efficace. Accompagné de sa suppléante Olivia Prisque Nongou Moundounga, il devra faire ses preuves dans une zone où l’appareil PDG est solidement implanté.
Il ne suffira pas d’un nom ni d’un programme ambitieux. Il faudra convaincre, écouter, rassurer, et surtout mobiliser là où l’abstention peut jouer contre lui.