Législatives 2025 : avec l’élection de Pacôme Idiatha Nguimbi, l’Ogoulou-Mimongo brise la barrière géopolitique contre les “enfants mixtes” Masango-Mitsogho

Ogoulou, le 14 octobre 2025 (Gabonactu24.com) — L’élection du journaliste et consultant sportif Pacôme Idiatha Nguimbi, candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), dans le premier siège du département de l’Ogoulou, constitue un tournant politique et sociologique majeur.
Au-delà d’un simple succès électoral, cette victoire met un terme à une logique géopolitique historique qui, depuis des décennies, avait marginalisé les fils et filles issus de lignages mixtes, notamment ceux nés d’un parent Masango et d’un parent Mitsogho, dans la sphère politique du département.
Selon les résultats provisoires publiés par le ministère de l’Intérieur, Pacôme Idiatha Nguimbi a obtenu 833 voix, soit 51,77 % des suffrages exprimés, contre 776 voix (48,23 %) pour Andréa Ghislaine Mbigou, candidate du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM).
Un écart serré, mais lourd de signification politique dans un scrutin marqué par une forte mobilisation (43,96 % de participation).
Un changement géopolitique historique dans l’Ogoulou-Mimongo
Originaire de l’Ogoulou, Pacôme Idiatha Nguimbi est connu pour ses racines Mitsogho du côté maternel et Masango du côté paternel, une identité dite “hybride” qui, jusqu’alors, constituait un frein politique dans un territoire où les appartenances lignagères ont longtemps structuré les équilibres de pouvoir.
Dans la culture politique locale, cette double appartenance plaçait souvent les candidats comme lui en marge du système électif traditionnel, jugés “étrangers” non éligibles à la “représentation légitime” du département.
En remportant ce scrutin, Pacôme Idyatha Nguimbi a donc brisé un plafond symbolique, redéfinissant les frontières du possible et ouvrant la voie à une nouvelle lecture géopolitique de l’Ogoulou-Mimongo : celle de l’inclusion et de la reconnaissance de toutes les composantes du territoire.
De la notoriété médiatique à la légitimité politique
Figure bien connue du paysage audiovisuel national, Pacôme Idyatha a bâti sa popularité à travers ses interventions sur Gabon Première, où il a longtemps exercé comme consultant sportif.
Ce succès témoigne également d’un désir de renouveau de la part des électeurs, soucieux de rompre avec les logiques de domination clanique et de donner leur chance à une nouvelle génération d’acteurs publics.
Un message d’ouverture et d’unité
Pour l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), cette victoire est plus qu’un gain électoral : c’est un signal fort envoyé aux autres régions du pays.
Elle prouve que la géopolitique du sang et du lignage n’a plus sa place dans la République.
L’Ogoulou-Mimongo, longtemps perçu comme un bastion fermé, s’affirme désormais comme un laboratoire de la cohabitation identitaire et du dépassement des barrières tribales.
Les défis d’un mandat attendu
Pacôme Idyatha Nguimbi porte aujourd’hui l’espoir d’une population qui veut voir la politique se réconcilier avec la société.
Son élection symbolise à la fois la victoire du mérite sur la lignée et la renaissance d’une Ogoulou ouverte, plurielle et tournée vers l’avenir.