POLITIQUE

Séraphin Moundounga appelle à en finir avec le modèle français : Vers un exécutif responsable au Gabon

Le Gabon est à un tournant décisif de son histoire politique. Lors d’une intervention remarquée le 17 septembre 2024 devant l’Assemblée constituante, Dr Séraphin Moundounga, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, a porté un coup direct au modèle semi-présidentiel hérité de la France. Avec une lucidité implacable, il a appelé à une rupture nette avec ce système qu’il juge obsolète et inadéquat pour les réalités gabonaises. Son discours a fait l’effet d’un électrochoc, relançant avec force le débat sur la forme que doit prendre le pouvoir exécutif au Gabon.

Un rejet clair du modèle semi-présidentiel : “une hybridité inefficace”

Sans détour, Séraphin Moundounga a qualifié le régime semi-présidentiel inspiré de la Ve République française d’« hybridité inefficace ». Ce modèle, qu’il juge « unique en son genre » et « incompris dans sa complexité », ne répond plus aux besoins démocratiques modernes, ni en France, ni au Gabon. « Le Président décide de tout sans être responsable de rien », a-t-il lancé, dénonçant un système où le Premier ministre et le gouvernement ne sont que des boucs émissaires utilisés comme fusibles politiques. Un diagnostic implacable d’un régime qui, selon lui, a atteint ses limites et ne doit plus être copié aveuglément.

Le Gabon : un terrain d’expérimentations ratées ?

Moundounga a retracé le chemin tortueux de l’histoire constitutionnelle gabonaise, marquée par des tentatives de copier des modèles étrangers sans réel succès. Du régime parlementaire instable des premières années post-indépendance au régime présidentiel « dyarchique » des décennies suivantes, le Gabon n’a jamais trouvé de véritable équilibre institutionnel. Pour lui, cette longue quête doit désormais prendre fin : « Il est temps de construire un système qui nous ressemble, qui responsabilise réellement nos dirigeants et qui soit à la hauteur des attentes des Gabonais ».

Un appel à la responsabilisation du pouvoir

Le message central de Moundounga est clair : il faut responsabiliser le chef de l’État. Le Gabon ne peut plus se permettre un système où le Président reste au-dessus des lois, tandis que la responsabilité politique est diluée à tous les niveaux inférieurs. « Le peuple gabonais mérite un exécutif qui rend des comptes, un Président responsable devant la nation », a-t-il martelé. Ce modèle, plus transparent et plus efficace, répondrait aux aspirations démocratiques croissantes d’une population qui a trop longtemps été écartée des véritables enjeux du pouvoir.

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