Usage de l’image d’Oligui Nguema : le CTRI hausse le ton contre les dérives des partis et associations politiques
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a finalement tranché de manière décisive. Après une période de relative indulgence, les militaires au pouvoir au Gabon expriment désormais une ferme condamnation des pratiques des partis politiques et associations exploitant à des fins partisanes l’image du général-président Oligui Nguema. Ce dernier, estiment-ils, incarne l’unité et la souveraineté nationale, et son image ne saurait être dévoyée à des fins électorales.
Le 21 octobre 2024, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, a prononcé une mise en garde sans ambiguïté. Il a fermement dénoncé ce qu’il qualifie de « manœuvres inacceptables » visant à instrumentaliser l’image du chef de l’État dans une campagne précoce pour le référendum constitutionnel. Selon lui, l’activisme effréné de certains groupes politiques, qui appellent ouvertement à voter « Oui », constitue une violation flagrante des règles démocratiques et entache le processus de transition en cours.
Cette déclaration n’est pas anodine. En effet, malgré les avertissements émis en mars dernier, aucune sanction n’avait jusque-là été prise contre ces abus. Ce laxisme apparent avait contribué à l’aggravation du phénomène, au point de transformer l’image du président en un outil de propagande politique. Aujourd’hui, cependant, le CTRI ne semble plus disposé à laisser passer ces dérives. Cette nouvelle sortie du colonel Manfoumbi marque un tournant, posant les bases d’une répression plus sévère à l’encontre de ceux qui persisteraient dans ces pratiques.
Le message est clair : l’image du chef de l’État ne peut et ne doit pas être détournée à des fins politiciennes. Les militaires préviennent que l’intégrité du processus démocratique en cours est en jeu et que de telles pratiques risquent de porter atteinte à la restauration des institutions républicaines. En d’autres termes, le CTRI invite fermement les formations politiques et les associations à cesser immédiatement leurs actions, sous peine de sanctions qui, cette fois, pourraient bien tomber.
Cependant, au-delà des menaces, le CTRI lance également un appel au peuple gabonais. Il exhorte les citoyens à s’engager dans un débat démocratique authentique, éloigné des manipulations et des jeux d’influence qui visent à déstabiliser le processus de transition. Les militaires appellent à la responsabilité et à la modération, insistant sur l’importance de respecter les règles et de préserver l’intégrité des institutions.
Le temps de l’indulgence est révolu. Le CTRI, en élevant le ton, montre sa détermination à préserver la neutralité du processus de transition et à empêcher toute tentative de dévoiement des symboles de l’État à des fins personnelles ou partisanes. Les acteurs politiques sont prévenus : l’heure est à la rigueur, et le respect des institutions ne sera plus négociable.