Front du NON Objectif dénonce un projet de concentration des pouvoirs
LIBREVILLE, 12 novembre 2024 – À quelques jours du référendum constitutionnel du 16 novembre, le « Front du NON Objectif » a intensifié sa campagne en exposant ses arguments lors d’une conférence de presse à Libreville, ce dimanche 10 novembre. Ses leaders pointent du doigt un projet de Constitution qu’ils considèrent comme une menace à l’équilibre des pouvoirs.
Une opposition fondée sur des analyses
Jean Romain Moro Mbina, rapporteur général du mouvement, a ouvert la conférence en précisant la particularité de leur démarche : « Nous avons adopté l’expression ‘NON Objectif’ pour souligner que notre rejet est basé sur une analyse rigoureuse du texte proposé, et non sur des motivations personnelles ou partisanes. »Le président du Front, Jean-Rémy Yama, également sénateur de la Transition, a présenté une déclaration officielle détaillant leurs inquiétudes.
Selon lui, le projet de Constitution renforce la concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République. « Le chef de l’État aura la possibilité de dissoudre le Parlement et de contourner ses lois. Il pourra également nommer une majorité des membres des plus hautes juridictions, ce qui compromet l’indépendance du pouvoir judiciaire », a-t-il expliqué.
Les risques d’un régime présidentialiste
Le « Front du NON Objectif » estime que ce projet consacre un régime « présidentialiste », où le président cumule des prérogatives étendues au détriment des autres pouvoirs. « Ce texte ne garantit pas la séparation des pouvoirs, mais favorise une centralisation dangereuse des fonctions exécutives, législatives et judiciaires », a affirmé Jean-Rémy Yama.
Le mouvement alerte sur les dérives potentielles que ce modèle pourrait engendrer. « En concentrant autant de pouvoir, le projet ouvre la voie à des abus qui pourraient mettre en péril notre démocratie. Pour cette raison, nous invitons les citoyens à rejeter massivement ce projet lors du référendum », a-t-il conclu.