« Queue de budget » : Oligui Nguema condamne une pratique budgétaire obsolète
Lors d’une cérémonie officielle tenue le 13 novembre 2024, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a dénoncé avec fermeté la pratique connue sous le nom de « queue de budget ». Cette méthode, qui consiste à retenir des fonds publics pour les réutiliser l’année suivante, est qualifiée d’« inadmissible » et d’« archaïque » par le chef de l’État.
La pratique, bien ancrée au sein du ministère du Budget, permettrait à certains agents de détourner les ressources financières à des fins personnelles ou pour en faciliter l’usage ultérieur. Oligui Nguema, visiblement agacé, a déclaré que cette méthode va à l’encontre des objectifs de transparence et d’efficacité budgétaire fixés par son gouvernement de transition.
Le président n’a pas mâché ses mots : « Nous ne sommes plus à cette époque-là. » Pour lui, l’ère des pratiques opaques et du favoritisme budgétaire doit prendre fin. Cette déclaration a été appuyée par le ministre du Budget et des Comptes publics, Charles Mba, qui a affirmé que le président « ne veut plus entendre parler de queue de budget ».
Dans un contexte où le Gabon traverse une phase de transition délicate, l’exécution budgétaire complète et transparente est désormais érigée en priorité absolue. En effet, Oligui Nguema a souligné que ces pratiques freinent la modernisation des institutions et la relance économique.La cérémonie, qui visait initialement à remettre 25 véhicules utilitaires destinés au transport de fonds et de personnel, a ainsi pris une tournure inattendue.
Le président en a profité pour adresser un message fort aux fonctionnaires et aux responsables de la gestion des finances publiques : « Les temps ont changé, et nous devons en faire autant. »
Reste à savoir si cette dénonciation sera suivie d’effets concrets. Des observateurs s’interrogent déjà sur la capacité du gouvernement à sanctionner les agents impliqués et à mettre en place des mécanismes de contrôle efficaces.
Pour certains, cette sortie médiatique d’Oligui Nguema pourrait être le prélude à une réforme en profondeur de la gestion budgétaire. Toutefois, seule une action rapide et visible permettra de convaincre les citoyens que les temps changent réellement.