Secteur des taxis au Gabon : Un scandale d’escroquerie secoue le transport urbain
Une crise éclate dans le secteur des transports au Gabon. Des milliers de chauffeurs de taxi accusent une organisation non reconnue, qui se présente comme un syndicat, d’avoir orchestré une vaste escroquerie. Cette structure aurait collecté de l’argent en échange de cartes professionnelles prétendument officielles, sans disposer d’aucune autorisation du ministère des Transports.
Des accusations graves contre une organisation illégitime
Selon Léandre Ntsagui, inspecteur des services au ministère des Transports, les documents délivrés par Albert Bernard Bongo Essono, leader de cette organisation, n’ont aucune valeur légale.
« Les cartes professionnelles et les documents d’enrôlement fournis par cette structure contre rémunération ne sont rattachés à aucune directive ou partenariat validé par le ministère », a déclaré l’inspecteur.
Les chauffeurs concernés, qui ont payé des sommes considérables dans l’espoir de se conformer à la réglementation, se retrouvent avec des documents invalides, les exposant à des sanctions potentielles en cas de contrôle.
Des antécédents troublants
Albert Bernard Bongo Essono n’en est pas à sa première controverse. En 2009, son nom avait été cité dans un trafic de faux permis de conduire, selon La Nouvelle Tribune, où il aurait vendu des documents à des tarifs exorbitants.
En 2022, il s’était illustré à Port-Gentil en organisant une grève pour dénoncer les tracasseries policières à l’encontre des chauffeurs de taxi. Bien que cette action ait mis en lumière certains problèmes réels du secteur, elle avait également révélé des tensions entre les syndicats et les autorités.
Le ministère à la manœuvre pour assainir le secteur
Face à ce scandale, le ministère des Transports déploie des initiatives pour protéger les travailleurs et moderniser le secteur. Parmi elles, le projet TaxiGab, lancé sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema, vise à transformer le secteur du taxi au Gabon en le rendant plus professionnel et mieux réglementé.
Cette initiative prévoit la distribution de taxis neufs, la mise en place de cadres légaux solides et des conditions de travail plus sûres pour les chauffeurs. Ces mesures visent non seulement à prévenir les abus comme ceux reprochés à Bongo Essono, mais aussi à améliorer l’image du secteur des transports.