Le discours solennel du 4 décembre 2024 restera dans les mémoires comme un moment charnière de la Transition politique en cours au Gabon. En saluant l’adoption de la Nouvelle Constitution, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a tracé les grandes lignes d’un projet audacieux : rompre avec l’ancienne classe politique et promouvoir une nouvelle génération de leaders, plus proches des aspirations populaires et porteurs d’une gouvernance renouvelée.
Un vent de fraîcheur dans la sphère politique
Les propos du Chef de l’État sur l’émergence de nouveaux visages et la qualité des débats référendaires traduisent une volonté assumée de transformer le paysage politique gabonais. Il salue des arguments pertinents, des figures prometteuses et des idées novatrices qui, selon lui, incarnent l’avenir d’un Gabon en quête de renouveau. Ces déclarations résonnent comme une invitation à dépasser les clivages et à bâtir une classe politique à l’image d’un pays tourné vers la modernité.
Le Président semble vouloir en finir avec une époque marquée par des pratiques opaques et des figures politiques controversées. Il entend insuffler une nouvelle dynamique, fondée sur la compétence, l’éthique et l’inclusion. Ce pari, s’il réussit, pourrait marquer le début d’une véritable révolution politique et administrative au Gabon.
L’heure des comptes pour l’ancienne classe politique
Mais ce vent de renouveau ne souffle pas sans grincements. En dénonçant les attitudes anti-républicaines de certains acteurs politiques durant la campagne référendaire, Oligui Nguema envoie un message clair : la Transition ne sera pas un simple ajustement de façade. Il est temps pour l’ancienne élite politique, souvent perçue comme déconnectée des réalités du peuple, de rendre des comptes et de céder la place à des forces nouvelles.
Ce constat pose une question fondamentale : la classe politique actuelle est-elle prête à se réinventer ou à laisser la place à ces nouveaux visages ? Rien n’est moins sûr. L’histoire récente du Gabon nous enseigne que les résistances au changement sont souvent vives, alimentées par des intérêts personnels et des réseaux bien ancrés.
Des attentes et des défis immenses
Les jours à venir seront déterminants. Un remaniement gouvernemental et administratif est attendu, et les attentes de la population sont immenses. Si le Président concrétise ses intentions en nommant des personnalités issues de cette nouvelle génération politique, il posera les bases d’un changement durable. Dans le cas contraire, il risquerait de décevoir une opinion publique déjà lassée des promesses non tenues.Cependant, ce renouveau annoncé ne sera pas sans défis. La jeunesse politique gabonaise, bien que prometteuse, devra prouver sa capacité à relever les défis complexes du développement, de la transition écologique, et de la cohésion sociale. De même, il faudra veiller à éviter que cette « nouvelle classe politique » ne tombe dans les travers de ses prédécesseurs.
