Présidentielle 2025 au Gabon : Noël Bertrand Boundzanga dénonce un « coup d’État déguisé » et se retire de la course

Le climat politique au Gabon se tend considérablement à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Ce mardi 4 mars, Noël Bertrand Boundzanga, enseignant-chercheur et figure de la société civile, a annoncé son retrait de la course électorale, dénonçant avec véhémence un processus qu’il considère comme truqué. Selon lui, la candidature du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, est une trahison manifeste des engagements initiaux du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Dans une déclaration sans équivoque rapportée par Gabon Media Time, M. Boundzanga a fustigé ce qu’il qualifie de « coup d’État déguisé », affirmant que la transition a été détournée de son objectif initial. « Le 4 septembre 2023, le président de la Transition avait promis de remettre le pouvoir aux civils par des élections libres et transparentes. Aujourd’hui, en annonçant sa propre candidature, il rompt sa parole et trahit la confiance du peuple gabonais », a-t-il dénoncé avec virulence.
Une élection contrôlée par le pouvoir en place
Pour l’ancien président de la Commission politique au DNI, la candidature d’Oligui Nguema est le symbole d’une transition verrouillée par ceux qui détiennent le pouvoir. M. Boundzanga a rappelé que la Charte de la Transition interdisait formellement aux membres du gouvernement de participer à cette élection censée rétablir l’ordre constitutionnel. De plus, il a invoqué l’article 25 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui proscrit la participation aux élections des auteurs de changements anticonstitutionnels de gouvernement.
« Comment peut-on parler de démocratie quand le principal candidat est aussi celui qui contrôle les institutions chargées d’organiser le scrutin ? C’est une parodie électorale, un simulacre destiné à légitimer un pouvoir militaire sous couvert d’élections », a asséné M. Boundzanga, cité par Gabon Media Time.
Le spectre d’une confiscation du pouvoir
Noël Bertrand Boundzanga accuse le président de la Transition de vouloir s’accrocher au pouvoir par tous les moyens, dénonçant une manœuvre visant à pérenniser le régime sous une autre forme. « Le Gabon est en train de basculer d’une dictature à une autre, sous couvert d’élections. Nous ne pouvons pas cautionner cette mascarade », a-t-il martelé.
M. Boundzanga déplore également l’absence de garanties pour une compétition électorale équitable. Il estime que la transition actuelle n’est qu’une façade destinée à camoufler une continuité du régime précédent. « Nous sommes face à un régime qui se maintient par la force et la manipulation, et non par l’adhésion populaire. Cette élection n’est qu’une tentative cynique de maquiller un coup d’État en transition démocratique », a-t-il poursuivi.
Un appel à la mobilisation contre la « mascarade électorale
Malgré son retrait de la course, M. Boundzanga a lancé un appel à ses partisans et à l’ensemble du peuple gabonais pour qu’ils ne se résignent pas face à ce qu’il qualifie d’imposture électorale. Il exhorte les Gabonais à se mobiliser massivement pour exiger des réformes garantissant la transparence et l’indépendance du processus électoral.« Je sais que cette décision vous déçoit profondément, mais elle est nécessaire. Nous ne pouvons pas cautionner cette farce. Le combat pour la démocratie continue, et il est plus que jamais essentiel d’unir nos forces pour dénoncer cette imposture », a-t-il déclaré, selon Gabon Media Time
Le retrait de Noël Bertrand Boundzanga vient accentuer les doutes autour de la crédibilité du processus de transition au Gabon. Alors que certains proches du pouvoir tentent de justifier la candidature d’Oligui Nguema comme un gage de stabilité, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer un « verrouillage » des institutions.