Gabon : João Lourenço s’entretient discrètement avec Ali Bongo à Libreville

À l’occasion de sa visite officielle à Libreville ce lundi 12 mai 2025, le président angolais João Lourenço a surpris en se rendant en privé au domicile de l’ancien chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, dans le quartier de La Sablière. Une entrevue tenue à l’écart de tout protocole officiel, mais dont la portée politique et diplomatique ne laisse guère place au hasard.
Actuellement en mission dans la sous-région dans le cadre de ses fonctions à la tête de l’Union africaine, João Lourenço a fait le choix assumé d’inclure Libreville dans son itinéraire. Aucun communiqué n’a filtré sur la teneur des échanges. Toutefois, des sources diplomatiques évoquent des discussions centrées sur l’état de santé d’Ali Bongo ainsi que sur la situation de Sylvia Bongo Ondimba et de leur fils Noureddin Bongo Valentin.
Une proximité ancienne au service d’un dialogue discret
João Lourenço entretient des liens historiques avec la famille Bongo. Si les premières réactions de l’Angola à la chute du régime d’Ali Bongo, le 30 août 2023, avaient été empreintes de prudence, les relations se sont depuis apaisées. Le président angolais avait été l’un des derniers dirigeants régionaux à officialiser ses échanges avec les nouvelles autorités gabonaises.
Il a fallu une médiation régionale pour rétablir un dialogue franc entre Libreville et Luanda. Selon certaines indiscrétions, la libération sous conditions de Sylvia et Noureddin Bongo aurait constitué une étape préliminaire à cette visite, illustrant les canaux diplomatiques discrets mais actifs entre les deux pays.
Un signal diplomatique en pleine 5e République
Dans un contexte où le Gabon est désormais engagé dans sa 5e République, cette rencontre peut être perçue comme un geste de vigilance diplomatique. L’Union africaine, par la voix de João Lourenço, semble rappeler l’importance de garantir les libertés fondamentales, tout en consolidant les réformes institutionnelles entreprises depuis le retour à l’ordre constitutionnel.
Ce tête-à-tête, en apparence personnel, témoigne des rééquilibrages à l’œuvre dans la diplomatie régionale, où anciens alliés et nouveaux pouvoirs doivent désormais composer avec un paysage en recomposition.