ÉCONOMIE

Gabon–Afreximbank : un partenariat de 3,2 milliards de dollars pour relancer la transformation industrielle et énergétique

ABUJA, 27 juin 2025 – Dans un contexte de redéfinition de son modèle économique, le Gabon vient de conclure un accord d’envergure avec la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), portant sur un financement global de 3,2 milliards de dollars. Objectif affiché : accélérer la transformation locale des ressources naturelles, renforcer la souveraineté énergétique et moderniser les infrastructures stratégiques du pays.

Signés en marge de la 32ᵉ Assemblée annuelle d’Afreximbank à Abuja (Nigéria), ces accords constituent une pièce maîtresse de la stratégie de relance économique portée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, engagé dans une politique de rupture avec les anciennes pratiques extractivistes fondées sur l’export brut des matières premières.

Deux volets, un même cap : industrialisation

Le premier volet du partenariat porte sur un financement de 3 milliards de dollars (environ 1600 milliards FCFA), destiné à des projets dits “structurants” :

Valorisation industrielle du manganèse,

Déploiement d’une nouvelle ligne ferroviaire,

Renforcement de la capacité énergétique.

Ces infrastructures visent à constituer une base industrielle robuste, capable de créer des chaînes de valeur locales, de stimuler l’emploi et d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale.

Le second accord, d’un montant de 200 millions d’euros (environ 112 milliards FCFA), concerne la construction de trois centrales électriques à Libreville, Port-Gentil et Lambaréné. Ces centrales devront générer 300 mégawatts supplémentaires, pour combler le déficit énergétique qui freine l’industrialisation et pénalise les entreprises locales.

Une feuille de route alignée sur les objectifs de souveraineté

La délégation gabonaise, conduite par le ministre de l’Économie Henri-Claude Oyima, et composée de ses collègues des Mines (Gilles Nembe), de l’Énergie (Philippe Tonangoye) et de la Planification (Louise Ovono), a souligné que ces investissements s’inscrivent dans le Plan présidentiel de transformation industrielle à l’horizon 2029, notamment avec la mise en service attendue des gisements miniers de Belinga et Baniaka.

Le président Oligui Nguema mise ainsi sur une stratégie de rupture post-rentière, où le Gabon ne serait plus un simple fournisseur de matières premières brutes, mais un acteur capable de transformer, exporter et négocier à partir de produits à haute valeur ajoutée.

Entre ambitions et faisabilité : quels défis ?

Si cet accord marque un tournant majeur, plusieurs défis restent à relever : la capacité d’exécution des projets, la transparence dans la gestion des fonds, la maîtrise des délais et la pérennité des infrastructures. Le succès de ce partenariat dépendra donc autant de la volonté politique que de la qualité de la gouvernance économique qui l’accompagnera.

À travers cet engagement auprès d’Afreximbank, le Gabon envoie un signal fort à ses partenaires : celui d’un pays désireux de se réinventer, en mettant ses ressources au service d’un développement plus inclusif, plus durable et plus souverain.

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