Que se passe-t-il au Ministère des Eaux et Forêts ?
Depuis le 16 septembre 2024, le ministère des Eaux et Forêts du Gabon est plongé dans une crise profonde suite à une grève générale illimitée déclenchée par le Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef). Ce mouvement de paralysie nationale résulte d’un bras de fer prolongé entre les syndiqués et leur ministre de tutelle, le général de brigade Maurice Ntossui Allogo, à la tête du ministère.
Le principal point de discorde concerne la gestion des primes des agents. Le Synapef revendique non seulement le paiement de leurs primes en souffrance mais exige également une révision de l’arrêté 43, qui encadre la distribution de ces primes. Selon les grévistes, l’application actuelle de cet arrêté est inéquitable et profite essentiellement au ministre, qui aurait déjà accumulé la somme de 600 millions de francs CFA sans réelle amélioration des conditions de travail des agents.
La situation s’est envenimée après une série de tentatives infructueuses de dialogue. Les discussions avec le ministre Maurice Ntossui Allogo ont échoué, celui-ci allant jusqu’à qualifier les revendications des agents de « distrayantes et irréalistes ». Cette attitude a été perçue comme un mépris par les syndiqués, renforçant leur détermination à lancer ce mouvement de grève.
Face à l’absence de solutions lors des négociations avec le Premier ministre, les agents des Eaux et Forêts se tournent désormais vers le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, espérant obtenir un arbitrage favorable à leurs revendications. Pour l’heure, les activités du ministère sont paralysées sur l’ensemble du territoire, menaçant la gestion des ressources naturelles, cruciale pour l’économie gabonaise.
Le Synapef entend se faire entendre coûte que coûte et envisage de nouvelles actions pour amplifier son mouvement. La balle est désormais dans le camp des autorités de transition, qui devront, dans les prochains jours, naviguer avec habileté pour éviter une crise sociale majeure.