SOCIETE

Gabon : Un élève de 3ème en garde à vue pour outrage à l’effigie du Président de la transition

À Omboué, petite ville du département d’Etimboué, un jeune élève de 3ème, Sydney Moussavou Kouma, a été placé en garde à vue après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il se moque de l’effigie du Président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Cet acte, survenu le 23 septembre 2024, a suscité une vague de réactions, aussi bien dans les sphères politiques que sur les réseaux sociaux, où la vidéo est rapidement devenue virale.

Des faits jugés graves par les autorités

Dans la vidéo, Sydney Moussavou Kouma esquisse des pas de danse avant d’utiliser un tee-shirt à l’effigie du Président de la transition pour se torcher l’arrière-train. Ce geste, qui a été perçu par certains comme une blague maladroite, a néanmoins rapidement pris des proportions politiques. Le jeune homme, petit-fils du préfet d’Etimboué, a été arrêté par la Direction générale des recherches (DGR) dans la foulée de la diffusion de la vidéo.

L’interpellation s’est accompagnée d’une punition humiliante : le jeune élève a été rasé de manière forcée avant d’être placé en garde à vue. Bien qu’il ait présenté des excuses publiques dans une autre vidéo, où il reconnaît son erreur et exprime des regrets, il pourrait prochainement être placé sous mandat de dépôt, selon les autorités locales.

Une atteinte à l’image du Président de la transition

Le geste de Sydney Moussavou Kouma a été interprété par les autorités comme une atteinte grave à l’honneur du Président de la transition, le Général Oligui Nguema. Depuis son accession au pouvoir, dans un contexte de transition politique sensible au Gabon, l’image du chef de l’État est protégée avec une attention particulière. Cet incident a provoqué une vive réaction de la part des forces de l’ordre, qui ont agi rapidement pour éviter toute amplification du message perçu comme irrespectueux.

Réactions contrastées au sein de l’opinion publiqueL’arrestation de Sydney Moussavou Kouma a suscité de vives réactions, tant au sein de la population que sur les réseaux sociaux. D’un côté, certains estiment que la réponse des autorités est disproportionnée, rappelant que le jeune homme est encore un adolescent et que son geste, bien que maladroit, ne méritait pas une réaction aussi sévère.

« C’est un jeune qui a fait une bêtise, mais est-ce vraiment nécessaire d’aller jusqu’à la garde à vue et l’humiliation publique ? », s’interroge un internaute.D’un autre côté, une partie de l’opinion publique approuve la fermeté des autorités, considérant que l’irrespect envers une figure aussi importante que le Président de la transition ne doit pas être toléré, surtout dans une période aussi fragile pour le pays. « On ne peut pas laisser passer un tel affront. Le respect des symboles de l’État est essentiel pour maintenir la stabilité et l’ordre dans cette période de transition », affirme un partisan du régime.

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