Gabon : Le Mouvement National des Chômeurs lance une campagne de sensibilisation pour le référendum constitutionnel
Libreville, 10 octobre 2024 – Dans un contexte marqué par l’incertitude politique, le Mouvement National des Chômeurs du Gabon (MNCG) se prépare à entamer une vaste caravane de sensibilisation à travers les neuf provinces du pays. L’objectif affiché par l’organisation est de mobiliser la jeunesse en vue du référendum constitutionnel, un moment clé de la transition politique actuelle.
Joël Yannick Nguema Ellang, secrétaire général du MNCG, a annoncé lors d’une conférence de presse le 5 octobre que cette campagne visera à « vulgariser le projet de loi » qui sera soumis à la consultation populaire. Le référendum constitutionnel est vu comme une étape charnière pour mettre fin à la période transitoire initiée après le coup d’État du 30 août 2023.
Le MNCG entend toucher particulièrement les jeunes, souvent marginalisés dans les débats nationaux. « Nous voulons encourager les jeunes à s’impliquer activement dans la construction politique du Gabon », a déclaré Nguema Ellang. Cette initiative intervient dans un contexte où les taux de chômage, notamment parmi les jeunes, demeurent élevés, alimentant frustration et méfiance vis-à-vis des institutions.
Malgré l’enthousiasme affiché par le mouvement, les promesses de financement faites par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) à l’égard du MNCG tardent à se concrétiser. Le mouvement a transmis plus de 800 dossiers à la présidence, et espère toujours obtenir les financements pour des projets d’entrepreneuriat, comme la création de 50 épiceries, censées redynamiser l’économie locale.
Si cette campagne de sensibilisation peut contribuer à informer les citoyens, elle n’est pas exempte de critiques. Les conditions sociales et économiques difficiles des jeunes Gabonais, qui peinent à trouver des réponses concrètes à leurs problèmes quotidiens, posent la question de l’efficacité réelle de cette initiative. La simple vulgarisation du projet de référendum sera-t-elle suffisante pour restaurer la confiance dans un processus politique que beaucoup perçoivent comme éloigné de leurs préoccupations immédiates ?