Pourquoi les Hommes Politiques Écrivent-ils des Livres ? Stratégie, Légitimité et Vision pour l’Avenir

Depuis quelques années, la publication de livres par des personnalités politiques gabonaises s’est considérablement développée. Qu’il s’agisse de Bilie-By-Nze avec Awu m’awu, oser l’espérance pour un autre Gabon, de Jean Fidèle Otandault et son L’encre du courage, de la page blanche au destin politique, ou encore de Zacharie Myboto avec J’assume, ces ouvrages suscitent des débats autour de leur portée et de leur impact. Au-delà du simple exercice littéraire, ces livres reflètent souvent une stratégie bien pensée, tout en offrant un espace de réflexion sur l’avenir du pays.

Le Livre : Outil de Légitimation ou Opportunité Médiatique ?

Dans un pays où l’image du politicien-intectuel reste valorisée, la publication d’un livre est rapidement devenue un outil stratégique pour s’affirmer et, surtout, pour se légitimer. Le livre, en tant que medium, permet à ces figures de se positionner comme des penseurs capables d’orienter le débat national. Il ne s’agit pas seulement de proposer un programme politique, mais de démontrer une capacité à analyser les enjeux du pays, à proposer des solutions profondes, voire à élever le débat public.

Toutefois, l’opportunité médiatique que représente la sortie d’un livre est indéniable. Ces publications permettent de mobiliser l’attention des médias, offrant aux auteurs une visibilité renforcée à des moments stratégiques de leur carrière. On constate que la plupart des ouvrages politiques récents coïncident avec des changements de positionnement politique. Cela amène à s’interroger : ces livres sont-ils un véritable effort pour contribuer au débat national ou sont-ils simplement un moyen de renforcer la présence de ces figures dans l’espace public ?

Un Outil de Communication Déguisé ?

La récente publication de Awu m’awu, oser l’espérance pour un autre Gabon par Bilie-By-Nze a suscité un vif intérêt. L’ancien Premier ministre y partage sa vision d’un Gabon renouvelé, appelant à une refonte des politiques publiques et à un optimisme pour l’avenir. Cet ouvrage s’inscrit dans une lignée de publications politiques récentes, comme L’encre du courage, de la page blanche au destin politique de Jean Fidèle Otandault ou encore J’assume de Zacharie Myboto.

Dans un pays où la communication politique est encore fortement liée à l’image et à la notoriété, écrire un livre est devenu un passage obligé pour tout leader désireux de se démarquer. Pourtant, derrière cette prolifération d’ouvrages, le contenu est souvent perçu comme répétitif. Loin d’apporter des idées neuves ou une réflexion approfondie, certains de ces livres apparaissent comme une simple extension des discours déjà bien rodés que l’on entend lors des meetings ou dans les médias.

Pour que les livres politiques au Gabon puissent véritablement contribuer à l’évolution du pays, il faudra que les auteurs osent aller au-delà du simple exercice de communication. Ils devront aborder les défis du Gabon avec une analyse plus fine, une compréhension plus nuancée des réalités économiques, sociales et politiques, et surtout, proposer des solutions claires et applicables. Le succès de ces ouvrages dépendra de leur capacité à toucher une population plus large et à engager un débat ouvert, au-delà des cercles intellectuels habituels.