SOCIETE

Axe Mimongo-Mbigou : Le symbole d’un abandon rural intolérable

L’état des infrastructures et des services publics sur l’axe Mimongo-Mbigou est un scandale silencieux qui illustre à lui seul l’ampleur de la marginalisation des zones rurales au Gabon. Entre routes impraticables, délabrement des structures de santé et d’éducation, et sentiment d’abandon généralisé, les habitants de Poungui, Dibassa et des environs paient le prix d’une gouvernance inadaptée et déconnectée.

Une route qui ne mène nulle part

L’axe Mimongo-Mbigou, supposé être une artère vitale pour la région, est aujourd’hui l’exemple parfait d’un chantier public abandonné. Seulement 30 % des travaux ont été réalisés, et les engins sont à l’arrêt, témoins silencieux d’un projet négligé. Pourtant, cette route est essentielle pour désenclaver les villages, faciliter le transport des produits agricoles et assurer l’accès aux services de base. En ne finançant pas et ne supervisant pas ces travaux, les autorités privent des milliers de Gabonais de leur droit fondamental à la mobilité.

Santé : Une défaillance qui tue

À Poungui et Dibassa, la santé publique est un mirage. Les infrastructures sont en ruine, et l’absence de personnel médical laisse les habitants à la merci de maladies et de blessures non traitées. Les morsures de serpents, devenues courantes, entraînent des décès évitables. Ce n’est pas seulement un problème d’infrastructure, c’est un échec moral : comment un État peut-il se permettre d’abandonner ses citoyens à une telle précarité ?

Éducation : Une génération sacrifiée

L’éducation, souvent vantée comme un pilier du développement, est en sursis dans cette région. Les parents de Poungui peinent à payer les frais scolaires, et à Dibassa, l’absence de logements pour les enseignants compromet l’avenir des enfants. Ce n’est pas une anecdote isolée, mais le reflet d’un système qui priorise les discours creux plutôt que des investissements concrets pour les générations futures.

Vie communautaire : Une résilience ignorée

Malgré les défis, les habitants de Dibassa et Poungui continuent d’organiser leur vie autour de leurs traditions et de leur solidarité. Mais cette résilience ne doit pas servir de prétexte à l’inaction des autorités. Revendiquer leur appartenance à Mbigou, faute d’une prise en compte par Mimongo, est un cri de désespoir d’une communauté qui cherche désespérément à exister sur la carte des préoccupations nationales.

Un abandon organisé

Ce tableau désastreux met en lumière une réalité plus large : l’abandon systématique des zones rurales par les autorités gabonaises. Les annonces gouvernementales restent sans suite, les projets promis s’enlisent, et les populations continuent de survivre . L’infrastructure routière est le reflet de cette indifférence : des routes à moitié faites, des ponts inexistants, des villages isolés.

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