Gabon : Éloi Nzondo claque la porte du PDG — un départ de plus qui traduit le naufrage d’un parti en perte d’identité

La décomposition du Parti Démocratique Gabonais (PDG) se poursuit, inexorable. Après plusieurs départs retentissants ces dernières semaines, c’est au tour d’Éloi Nzondo, figure militante bien connue du 3e arrondissement de Libreville, de jeter l’éponge. Membre du Bureau politique de la Fédération Fatou Anasthasie, Nzondo tourne la page d’un engagement de huit ans, dans une lettre empreinte de politesse, mais lourdement significative.
“Pour convenances personnelles”, dit-il. Mais le message est clair : le PDG ne fait plus rêver.
Alors que la formation politique, autrefois toute-puissante sous les Bongo père et fils, tente de survivre à la tempête politique post-transition, cette nouvelle démission illustre un mal plus profond : la désagrégation d’un parti qui n’a pas su se réinventer. Désavoué par une partie croissante de sa base, incapable de proposer une ligne claire, le PDG apparaît aujourd’hui comme un navire sans capitaine, ballotté entre nostalgie du pouvoir perdu et absence de vision.
Éloi Nzondo, surnommé “La Machine” par ses partisans, n’est pas un simple militant de base. Sa popularité et son ancrage local faisaient de lui un pilier fédéral. Son départ, tout en retenue, tranche avec le ton plus frontal d’autres ex-cadres, mais en dit long sur l’essoufflement interne du parti. Il ne s’agit pas ici d’un simple “repositionnement”, mais d’un désaveu. Car même ceux qui, hier encore, défendaient coûte que coûte le PDG, semblent aujourd’hui convaincus que l’heure du changement est venue.
Ce nouveau départ fragilise un peu plus une formation politique que certains observateurs n’hésitent plus à qualifier de “structure obsolète”, incapable de faire son autocritique ou de rompre avec les pratiques qui ont conduit à sa marginalisation actuelle. Dans le sillage de la chute d’Ali Bongo Ondimba et de la transition conduite par Brice Clotaire Oligui Nguema, le PDG ressemble de plus en plus à un vestige d’un autre temps, incapable de se réconcilier avec les aspirations populaires.
La question est désormais frontale : le PDG survivra-t-il à 2025 ? Ou assiste-t-on à l’agonie d’un monstre politique qui, faute de réinvention, s’effondre sous le poids de son propre passé ?