Gabon – Bénin : Cotonou prépare un recensement en vue d’un rapatriement volontaire après des tensions à Lambaréné

Libreville – Cotonou – Le gouvernement béninois a annoncé, jeudi 14 août 2025, le lancement d’une mission d’identification et de recensement de ses ressortissants vivant au Gabon, dans la perspective d’un éventuel rapatriement volontaire. Cette initiative intervient après des signalements de menaces et d’actes d’intimidation visant des membres de la communauté béninoise à Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué.
Un contexte marqué par de nouvelles restrictions économiques
Selon un communiqué du ministère béninois des Affaires étrangères, ces tensions seraient liées à l’attribution de places de marché dans la ville de Lambaréné, dans le cadre de nouvelles dispositions économiques réservant certaines activités commerciales aux seuls nationaux gabonais.
Présentées par Libreville comme une mesure de protection du marché intérieur et de soutien à l’emploi local, ces dispositions ont suscité des frictions avec des communautés étrangères établies de longue date, notamment dans les zones commerçantes.
Une mission coordonnée avec Libreville
Le Bénin précise que cette mission sera menée « en coordination avec les autorités gabonaises », afin de garantir un cadre organisé et sécurisé aux ressortissants désireux de rentrer. L’objectif affiché est de permettre un retour « dans des conditions dignes », tout en assurant le respect des lois et règlements du pays d’accueil.
Cotonou a également appelé ses ressortissants à « la sérénité » et à « la retenue », insistant sur la nécessité de préserver un climat apaisé, malgré les difficultés actuelles.
Relations bilatérales et enjeu panafricain
Dans son communiqué, le ministère béninois réaffirme son attachement à la souveraineté des États et à l’idéal panafricaniste, soulignant l’importance de la solidarité entre peuples africains pour favoriser « une intégration réelle et un développement harmonieux ».
Pour les observateurs, cette situation constitue un test pour la coopération régionale. Si les tensions ne sont pas rapidement désamorcées, elles pourraient peser sur les échanges économiques et humains entre Libreville et Cotonou, au moment où les deux pays affirment vouloir renforcer leur partenariat.