Gabon : une nouvelle taxe d’habitation entrera en vigueur en 2026

Le gouvernement a annoncé, lors du Conseil des ministres du 4 décembre 2025, l’instauration d’une taxe forfaitaire d’habitation applicable dès 2026. Cette mesure, présentée comme l’un des piliers du nouveau pacte fiscal républicain, vise à élargir l’assiette fiscale et à renforcer l’équité contributive dans le financement des services publics.
Selon le communiqué final, cette taxe concernera tous les logements qu’ils soient résidentiels ou professionnels et reposera sur une classification des zones et caractéristiques géographiques. Particularité notable : son prélèvement sera directement adossé aux factures d’électricité, la SEEG ayant été désignée opérateur de collecte.
Les zones rurales exemptées dans un premier temps
Conscient des disparités territoriales et de la fragilité des revenus dans l’arrière-pays, le gouvernement a décidé d’exclure les zones rurales lors de la phase initiale de mise en œuvre. Seuls les ménages et entreprises situés en zones urbaines seront donc concernés à partir de 2026.
Un rendement attendu de 2,8 milliards FCFA
La nouvelle taxe devrait générer environ 2,8 milliards FCFA par an. D’après les autorités, ce montant contribuera à financer la politique nationale de relance, en particulier la modernisation des infrastructures publiques et la consolidation des finances de l’État, mises sous pression par un endettement élevé.
Un outil de modernisation fiscale
Le prélèvement appuyé sur les factures SEEG marque une volonté de simplifier la collecte, d’éviter les fraudes et de faire entrer la fiscalité locale dans une logique numérique cohérente avec la digitalisation des recettes publiques.
Le gouvernement estime que cette approche permettra de réduire les pertes fiscales et d’améliorer la transparence dans la gestion des contributions.
Vers une réforme plus large ?
L’introduction de cette taxe d’habitation pourrait ouvrir la voie à une réorganisation globale de la fiscalité locale, longtemps jugée peu performante et insuffisamment structurée. Le ministère de l’Économie a d’ailleurs été chargé d’accélérer la mise en place du Système intégré de gestion des finances publiques, véritable colonne vertébrale de la modernisation fiscale annoncée par l’exécutif.
En adoptant cette mesure, le gouvernement assume une stratégie visant à diversifier les ressources internes pour réduire la dépendance aux recettes pétrolières et renforcer la discipline budgétaire.



