POLITIQUE

Les Perspectives du Dialogue National Inclusif Révèlent une Préférence pour un Pouvoir Centralisé

Dans le sillage de l’approche de la session plénière des Commissions du Dialogue national inclusif au Gabon, les premières orientations issues des groupes de travail commencent à émerger. La tenue récente d’une conférence de presse par le secrétaire général du Bureau du Dialogue, Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve, et les éminents membres de la Commission politique, a permis de dévoiler un penchant marqué pour l’adoption d’un régime présidentiel. Cette orientation, fruit des multiples contributions des citoyens gabonais, soulève des questionnements quant à son adéquation avec les aspirations démocratiques et les besoins de développement du pays.

Lors de la conférence, le président de la Commission Politique, le Pr Noël Bertrand Boudzanga, avec à ses côtés le président de la sous-commission Régime et Institutions politiques, le Pr Télesphore Ondo, ainsi que le rapporteur adjoint, Gira Ondzagha, ont esquissé les grandes orientations des discussions. Un intérêt particulier a été porté sur la structuration du futur régime politique gabonais, où, malgré les propositions d’un régime semi-présidentiel ou parlementaire, le format présidentiel a semblé remporter l’adhésion générale.

Cette inclination pour un système où le chef de l’État cumule également les fonctions de chef du gouvernement, avec une élection au suffrage universel direct et une séparation stricte des pouvoirs, soulève des interrogations. Elle révèle une préférence pour une concentration des pouvoirs exécutifs sans obligation de rendre des comptes au Parlement, et ce, sans possibilité de dissolution de celui-ci par le président. Une telle configuration garantit-elle une véritable séparation des pouvoirs ou prépare-t-elle le terrain à un autoritarisme camouflé?

L’implication des Gabonais dans ce dialogue suggère une volonté de réforme profonde. Cependant, l’engouement pour un régime présidentiel est-il le reflet d’un consensus national ou le produit d’une orchestration plus restreinte, favorisée par les élites politiques actuelles? Dans ce contexte, la finalité et l’efficacité de ce Dialogue national inclusif doivent être scrutées avec acuité pour s’assurer qu’il répond véritablement aux aspirations de tous les Gabonais et non à une fraction privilégiée.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button