Tribune libre :La Famille: Fondation Négligée de Nos Institutions en Déclin au Gabon
La Famille: Fondation Négligée de Nos Institutions en Déclin au GabonLa restauration des institutions au Gabon ne peut se faire en occultant la première d’entre elles: la famille. Au cœur de notre société, la famille joue un rôle essentiel dans la transmission des valeurs, de l’éducation et de la solidarité.
Pourtant, il est évident que depuis l’avènement de la démocratie en 1990, nous avons délaissé cette institution fondamentale au profit d’un individualisme galopant, une évolution qui mérite d’être sévèrement critiquée.L’arrivée de la démocratie a certes apporté des libertés et des droits individuels précieux, mais elle a également engendré un glissement périlleux du collectivisme à l’individualisme.
Nous avons assisté à une érosion insidieuse de nos valeurs communautaires, entraînant une société de plus en plus insensible à la douleur d’autrui. La solidarité, autrefois pierre angulaire de notre vie collective, s’est effritée, laissant place à une indifférence alarmante.Les conséquences de cette mutation sont désastreuses. Une société qui tourne le dos à la souffrance de ses membres les plus vulnérables est une société en déclin.
Pour nous relever de cette situation, il est impératif de revenir à une éducation à la solidarité, une éducation qui commence au sein de la famille. Les parents, en tant que premiers éducateurs, doivent inculquer à leurs enfants des valeurs de respect, de partage et de compassion. C’est dans le foyer que se forge la conscience citoyenne, cette conscience qui fait défaut dans notre société actuelle.Cependant, il ne suffit pas de prôner la solidarité, encore faut-il la pratiquer.
Il est crucial que chacun d’entre nous prenne conscience de ses responsabilités envers la communauté. Il est temps de repenser notre modèle de développement, en intégrant la dimension humaine et solidaire au cœur de nos politiques et de nos actions quotidiennes. Une société ne peut prospérer que si elle est capable de se montrer solidaire et empathique.
En ce moment critique pour notre pays, marqué par un coup d’État qui a révélé les faiblesses de nos structures étatiques, la révision de notre rapport à la famille et à la communauté est plus urgente que jamais. Il est de notre devoir collectif de rétablir un équilibre entre les droits individuels et les responsabilités sociales. Ce n’est qu’en cultivant la solidarité et en mettant la famille au centre de nos préoccupations que nous pourrons bâtir un avenir prospère et harmonieux pour tous.
Fall BOMBENDA, Enseignant d’Histoire. Secrétaire Exécutif Adjoint chargé de la Riposte des FONDAMENTALISTES
