SOCIETE

Université Omar Bongo : L’Inévitable Déclin d’une Institution Qui Abandonne Ses Diplômés

L’Université Omar Bongo (UOB), autrefois un phare d’excellence académique au Gabon, est aujourd’hui à la dérive, trahissant les espoirs des familles et compromettant l’avenir de ses diplômés, y compris ceux au plus haut niveau. Loin d’être un simple dysfonctionnement temporaire, cette crise révèle une déconnexion profonde entre les promesses de l’institution et la dure réalité du marché de l’emploi gabonais. La désillusion est palpable et appelle à une remise en question radicale de ce que l’UOB représente réellement pour ses étudiants et le pays.

Les Parents Face à une Université Qui Déçoit

Dans un pays où l’éducation universitaire était autrefois perçue comme la clé d’un avenir prospère, la confiance s’effrite. Les parents, qui voyaient en l’UOB un chemin sûr vers le succès, sont de plus en plus nombreux à se détourner de cette institution. Leurs témoignages révèlent un désarroi profond face à une situation qui semble sans issue.

« Nous avons investi tant d’efforts et d’espoirs dans l’éducation de nos enfants, mais quel est le résultat ? » s’interroge Marie, une mère de deux adolescents. « Aujourd’hui, je préfère que mes enfants apprennent un métier ou cherchent des opportunités à l’étranger, plutôt que de risquer de devenir des chômeurs diplômés, comme tant d’autres avant eux. »Ce malaise, qui était autrefois l’apanage des familles modestes, s’étend désormais aux classes moyennes et supérieures.

La question n’est plus de savoir si l’université est la voie à suivre, mais plutôt si elle en vaut réellement la peine. Une institution autrefois synonyme de réussite est aujourd’hui perçue comme une machine à produire des diplômés sans avenir.

Le Cri de Désespoir des Diplômés et Doctorants

L’indignation ne s’arrête pas aux portes des familles. Elle résonne avec force parmi les diplômés de l’UOB, dont beaucoup se retrouvent piégés dans une spirale de chômage et de désillusion. Alain, titulaire d’un master en droit depuis trois ans, incarne ce sentiment de trahison : « On nous a fait croire que travailler dur et obtenir un diplôme nous ouvrirait des portes. Aujourd’hui, je me rends compte que c’était une illusion. Je suis toujours sans emploi stable, malgré tous mes efforts. »

La situation est encore plus dramatique pour les doctorants, qui ont consacré des années à leurs recherches dans l’espoir de se construire un avenir solide. Jean-Pierre, jeune doctorant en sciences sociales, exprime son amertume : « Après toutes ces années d’études, je me retrouve au même point que ceux qui ont un master ou une licence. Le marché du travail ne valorise pas nos qualifications, et l’université ne semble pas se préoccuper de notre sort. »

Ces témoignages ne sont pas isolés ; ils sont le reflet d’une réalité systémique où le diplôme, quel que soit son niveau, semble déconnecté des besoins du marché gabonais. L’UOB forme des intellectuels, mais échoue à les préparer à un marché du travail impitoyable et saturé. Ce constat accablant pose la question de la pertinence même de l’institution dans le contexte actuel.

L’UOB : Une Institution Qui Doit Se Réinventer ou Disparaître

Face à ce constat alarmant, l’heure n’est plus aux demi-mesures. Si l’Université Omar Bongo souhaite regagner la confiance perdue et redevenir un moteur de développement pour le Gabon, elle doit impérativement se réinventer. Les réformes cosmétiques ne suffiront pas ; c’est une refonte complète du modèle éducatif qui est nécessaire.

L’UOB doit s’aligner sur les réalités du marché du travail en développant des filières qui répondent à des besoins concrets et en renforçant les partenariats avec les entreprises. Les stages, l’alternance, et l’acquisition de compétences pratiques doivent devenir des piliers du parcours académique. L’université doit également assumer la responsabilité de l’accompagnement de ses diplômés après l’obtention de leur diplôme, en créant des passerelles vers l’emploi et l’entrepreneuriat.

Pour les doctorants, il est crucial de tisser des liens avec le secteur privé, de faciliter leur insertion dans des carrières académiques à l’étranger, et de promouvoir une culture de l’innovation et de la recherche appliquée. Sans ces transformations profondes, l’UOB continuera de sombrer, emportant avec elle les espoirs de milliers de jeunes Gabonais.

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