Le PDG, une résilience inattendue
On le croyait à l’agonie, voire déjà mort. Mis à terre par les événements du 30 août 2023, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), longtemps perçu comme l’inamovible colonne vertébrale de la scène politique gabonaise, semblait avoir perdu tout souffle. La grand-messe d’Angondjé avait des airs de dernier adieu, et nombreux étaient ceux qui voyaient dans ce rassemblement une cérémonie funéraire pour l’ex-parti unique. Pourtant, contre toute attente, le PDG montre aujourd’hui des signes de vie, et sa résilience ne peut être ignorée.
Il y a quelque chose de presque fascinant dans cette capacité du PDG à se réinventer en silence. Derrière les murs du siège du parti, dans le quartier Louis, les militants se réorganisent, les structures se renouvellent, et les fédérations se redynamisent. Les visages qui paraissaient résignés il y a encore peu de temps se redressent aujourd’hui, avec une nouvelle détermination.
Cette résurrection, qui s’opère dans une étonnante discrétion, interroge : d’où vient cette énergie inattendue ? Comment un parti que l’on croyait moribond parvient-il à renaître des cendres d’un passé si lourd ?
Les réponses à ces questions se trouvent probablement dans l’art de la survie politique que le PDG a su cultiver au fil des décennies. Héritier d’un système qui l’a maintenu au pouvoir durant plus de 50 ans, il a appris à naviguer dans les eaux troubles des crises et des bouleversements.
Aujourd’hui encore, alors que la tempête semblait l’avoir englouti, il trouve des appuis, comme celui d’Angélique Ngoma, Secrétaire Générale, qui joue un rôle clé dans cette relance. Des réunions s’organisent à huis clos, des cadres sillonnent le pays pour restructurer les bases et redonner vie à une machine que beaucoup pensaient rouillée. La dernière rencontre à Pana, organisée en toute confidentialité chez Irène Lissenguet Goumbou épouse Lindzondzo, en est une parfaite illustration.
Mais au-delà des stratégies internes, cette résurrection pose la question du rapport des Gabonais au PDG. Si une partie de la population s’est désolidarisée du parti, d’autres y sont restés fidèles, ou du moins attentifs. Peut-être que cette renaissance du PDG est aussi le reflet d’une réalité politique plus complexe : dans un paysage où les alternatives peinent à s’imposer, le PDG, avec ses racines profondes, conserve une certaine force d’attraction.