POLITIQUE

Affrontement Bilie-By-Nze contre le PDG : peut-il rester dans un parti qui soutient le CTRI ?

Le 12 octobre 2024, lors de sa rentrée politique au Palais des Sports de Libreville, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a officiellement annoncé son soutien au Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et a appelé ses militants à voter massivement « Oui » lors du référendum constitutionnel à venir. Ce choix stratégique place le PDG en allié direct du pouvoir militaire, mais il ne fait pas l’unanimité au sein du parti. En particulier, Alain-Claude Bilie-By-Nze, figure influente du PDG et ancien Premier ministre, se retrouve dans une position délicate, en désaccord avec cette orientation. Peut-il encore rester dans un parti qui soutient ouvertement le CTRI ? La question se pose avec de plus en plus d’acuité.

Un soutien sans équivoque au CTRI pour le « Oui » au référendum

La rentrée politique du PDG a été marquée par un message fort et clair : le parti s’aligne pleinement avec le CTRI et s’engage activement à soutenir le référendum constitutionnel. Angélique Ngoma, Secrétaire générale par intérim du PDG, a insisté sur la nécessité d’unité et de retour aux valeurs fondamentales du parti, tout en appelant à un soutien ferme au CTRI. Paul Biyoghe Mba, Vice-président du PDG, a quant à lui souligné l’importance de « soutenir responsablement » le régime militaire, estimant que cela garantit la préservation des intérêts du parti.

En appelant à voter « Oui » lors du référendum, le PDG cherche à rester pertinent et influent dans cette phase de transition. Ce soutien au CTRI représente une opportunité pour le parti de se repositionner et de garantir son rôle dans la restructuration des institutions gabonaises. Cependant, cette stratégie de collaboration est loin de faire consensus au sein du PDG, notamment chez Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Bilie-By-Nze, une opposition interne de plus en plus isolée

Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et membre influent du PDG, est depuis le début critique vis-à-vis du CTRI. Il représente une aile radicale au sein du parti, farouchement opposée à toute forme de compromis avec le régime militaire.

Pour lui, la question est désormais cruciale : peut-il rester dans un parti qui soutient ouvertement le CTRI et fait campagne pour un référendum qui pourrait légitimer un régime qu’il désapprouve ? Son maintien au sein du PDG semble de plus en plus incompatible avec la ligne actuelle du parti.

Peut-il encore rester dans le PDG ?

La véritable question qui se pose maintenant est de savoir si Alain-Claude Bilie-By-Nze peut encore demeurer au sein du PDG, compte tenu de ses divergences avec la direction. Alors que le parti a clairement opté pour un soutien sans réserve au CTRI, Bilie-By-Nze, lui, campe sur une opposition ferme. Cette divergence idéologique pourrait le pousser à envisager une démission, ou tout au moins, à se distancer politiquement du parti.

Rester au sein du PDG pourrait signifier pour lui une forme de compromis difficile à accepter. En effet, accepter la ligne officielle du parti reviendrait à cautionner une orientation qu’il a toujours rejetée. Une démission, en revanche, pourrait être perçue comme un acte symbolique fort, marquant son désaccord avec la direction et confirmant l’existence d’une fracture au sein du PDG. Mais cette décision comporte aussi des risques : quitter le PDG l’isolerait politiquement, surtout dans un contexte où le paysage politique est en pleine recomposition.

Un risque de fracture interne ?

Le désaccord de Bilie-By-Nze avec la direction du PDG met en lumière les tensions qui couvent au sein du parti. Si une large partie des cadres, sous l’égide d’Angélique Ngoma et de Paul Biyoghe Mba, prône un alignement stratégique avec le CTRI pour assurer la survie du parti dans cette période incertaine, la faction représentée par Bilie-By-Nze craint une perte d’identité et d’indépendance. Le départ éventuel de Bilie-By-Nze pourrait donc marquer le début d’une scission plus large au sein du PDG, déjà fragilisé par la chute du régime d’Ali Bongo.

Le référendum : un test décisif pour l’avenir du PDG

Le référendum constitutionnel à venir est un test crucial pour le PDG. En soutenant ouvertement le « Oui », le parti espère se réaffirmer comme un acteur clé de la transition politique. Cependant, ce choix stratégique pourrait être perçu comme une trahison par une partie des militants, ce qui risque de fragiliser davantage le parti.

Le soutien affiché du PDG au CTRI et l’appel à voter « Oui » au référendum marquent un tournant décisif pour le parti. Toutefois, cette position soulève de profondes questions sur l’avenir d’Alain-Claude Bilie-By-Nze au sein du parti. Peut-il encore rester dans une formation qui soutient un régime qu’il critique ouvertement ? Son avenir politique se joue dans les semaines à venir, et sa décision, qu’il reste ou quitte le PDG, aura des répercussions durables sur la cohésion du parti.

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