Fonction publique : Près de 2 000 « agents fantômes » identifiés, des bons de caisse non récupérés
Libreville, 4 novembre 2024 – Alors que le gouvernement gabonais poursuit sa politique d’assainissement des finances publiques, une découverte notable a été faite lors de l’opération de distribution des bons de caisse aux agents de la Fonction publique. À ce jour, près de 2 000 bons de caisse restent non récupérés, soulevant des suspicions quant à la présence de fonctionnaires dits « fantômes » au sein de l’administration.
Depuis le 25 octobre, le palais des Sports de Libreville est devenu le point de rassemblement des agents publics venus chercher leurs bons de caisse, une étape rendue obligatoire par la directive gouvernementale visant à vérifier la légitimité de leur poste et leur présence effective. Toutefois, malgré l’afflux important d’agents, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a révélé que plusieurs milliers de ces bons de caisse n’ont pas été réclamés, une situation qui laisse penser que certains agents préfèrent rester dans l’ombre.
Cette absence notable des bénéficiaires soulève de sérieuses questions. Pour beaucoup, il est clair que l’opération a contribué à mettre en lumière des irrégularités longtemps ignorées. L’administration a longtemps été pointée du doigt pour sa gestion opaque et inefficace, et ces récentes révélations ne font que confirmer l’ampleur du problème.
Les agents non recensés lors de l’audit de la Fonction publique, mené par la Task-Force sur le règlement de la dette et la direction générale du Budget, doivent désormais justifier leur appartenance à l’administration publique. Cela inclut la présentation d’attestations de présence certifiées ou d’autres justificatifs prouvant leur légitimité. Dans ce contexte, l’absence de près de 2 000 personnes soulève l’hypothèse d’une crainte d’être identifiées et confrontées à des conséquences administratives ou judiciaires.
À la Primature, il est précisé que seuls les agents capables de justifier leur présence au poste ou de fournir des raisons valables pour leur absence lors du recensement pourront obtenir leur bon de caisse. Cette mesure vise à identifier et écarter définitivement les « agents fantômes », responsables de ponctions indus sur les ressources publiques.
Le ministère du Budget et des Comptes publics a estimé que cette opération pourrait permettre une économie de 8 milliards de francs CFA, voire plus. Cette estimation met en évidence l’impact financier significatif que peuvent avoir des fonctionnaires fictifs sur le budget national. En identifiant et en écartant les éléments frauduleux, le gouvernement espère dégager des fonds qui pourraient être redirigés vers des secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation et les infrastructures.