Gabon : Suspension des financements de la Banque mondiale, un camouflet pour la Transition
Pour la seconde fois en moins d’un an, la Banque mondiale a décidé de suspendre ses financements en direction du Gabon. Une décision qui fait suite à des impayés persistants et qui met en lumière les fragilités de la gestion financière de l’État sous l’actuelle Transition. Cette nouvelle interruption des décaissements risque d’aggraver une situation économique déjà précaire et de compromettre des projets cruciaux pour le développement national.
Une suspension révélatrice d’une crise de gouvernance
L’annonce du gel des financements par la Banque mondiale, révélée le 13 janvier 2025, jette une lumière crue sur les dysfonctionnements des institutions gabonaises. Selon des sources proches du dossier, cette suspension, bien que justifiée par des « tensions de trésorerie », révèle surtout une gestion financière vacillante. Les retards dans le paiement des dettes, malgré des ordonnancements effectués depuis novembre 2024, traduisent un problème de coordination et d’efficacité au sein de l’appareil étatique.
La responsabilité directe de ces blocages incombe au ministère des Comptes publics et à la direction générale du Trésor, chargés d’assurer la disponibilité des liquidités. Pourtant, les engagements financiers envers un partenaire aussi stratégique que la Banque mondiale n’ont pas été respectés, entraînant une perte de crédibilité de l’État gabonais sur la scène internationale.
Un impact lourd sur les secteurs stratégiques
Les conséquences de cette suspension des financements sont immédiates et préoccupantes. Des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures, essentiels pour le développement du pays, risquent de subir un arrêt brutal. La Banque mondiale est en effet un acteur clé du financement des projets structurants au Gabon, et son retrait temporaire accentue la pression sur les autorités de Transition.
Cette situation pourrait également compromettre les relations avec d’autres partenaires financiers, comme le Fonds monétaire international (FMI), et aggraver les difficultés d’accès aux crédits internationaux. Pour un pays qui lutte déjà pour maintenir son économie à flot, cette perte de confiance internationale est un coup dur.
Des réformes urgentes et nécessaires
Face à cette situation, il est impératif que le gouvernement de Transition prenne des mesures fortes et immédiates. Il s’agit notamment de garantir la transparence dans la gestion des fonds publics, de rationaliser les dépenses et de renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle. Par ailleurs, une meilleure coordination entre les ministères concernés est essentielle pour éviter les retards dans l’exécution des paiements et rétablir la confiance avec les partenaires financiers.
Au-delà des mesures d’urgence, cette crise est une opportunité pour le Gabon de repenser son modèle économique. Il est temps de réduire la dépendance vis-à-vis des financements internationaux et d’investir dans des secteurs stratégiques pour stimuler une croissance durable. Cette refonte nécessite non seulement du courage politique, mais aussi une vision à long terme capable d’intégrer les besoins réels de la population.