A LA UNE

Séraphin Davain Akoure : une nomination face à des attentes démesurées et un secteur énergétique au bord de la rupture

La nomination de Séraphin Davain Akoure comme ministre de l’Énergie intervient dans un contexte de crise énergétique aiguë. Les délestages incessants, particulièrement à Libreville, symbolisent l’incapacité du gouvernement à garantir un service de base aux citoyens. Si cette désignation traduit une volonté de renouvellement, elle suscite également un scepticisme justifié face à l’ampleur des défis à relever.

Un secteur énergétique à l’abandon

Le portefeuille de l’Énergie que Séraphin Davain Akoure hérite n’est pas seulement en crise, il est en déliquescence. Les infrastructures obsolètes, le manque d’entretien et l’absence d’une stratégie claire de diversification ont conduit à une situation où les délestages sont devenus la norme.

Pourtant, les attentes sont énormes, voire démesurées :

  • Rétablir la continuité du service électrique dans des délais très courts, alors que les problèmes sont structurels.
  • Moderniser des infrastructures dépassées, ce qui nécessitera des financements que le Gabon peine à mobiliser.
  • Répondre à l’impatience des citoyens, qui exigent des résultats immédiats malgré l’ampleur des réformes nécessaires.

L’état actuel du secteur ne laisse aucune place à l’erreur. Toute inaction ou tergiversation serait interprétée comme un échec retentissant.

Une double fonction risquée et controversée

En cumulant les rôles de ministre de l’Énergie et de porte-parole du gouvernement, Séraphin Davain Akoure fait face à une surcharge de responsabilités qui pourrait nuire à l’efficacité de son action. Si la communication gouvernementale reste importante, les citoyens attendent de lui avant tout des résultats concrets dans le domaine de l’énergie, et non des discours.

Le cumul de ces deux fonctions soulève plusieurs critiques :

  • Une dispersion inévitable des efforts, alors que la gestion de la crise énergétique exige une attention exclusive.
  • Un risque de dilution des priorités, où la communication pourrait servir à masquer un manque de progrès réel sur le terrain.

Une population excédée, un temps limité

Séraphin Davain Akoure n’a pas le luxe de temps ni d’erreurs. Les Gabonais, excédés par des années de mauvaise gestion, n’ont plus confiance dans les promesses gouvernementales. Ce ministre est donc attendu sur des résultats immédiats et mesurables.

Pourtant, les défis structurels qu’il doit affronter rendent cette attente irréaliste à court terme. Restaurer la continuité énergétique et moderniser les infrastructures exigera des années de travail acharné, un investissement massif et une volonté politique constante.

Un risque politique pour le gouvernement

Cette nomination met également à l’épreuve le gouvernement Ndong Sima. Si Séraphin Davain Akoure échoue à répondre aux attentes, cela ne fera qu’aggraver la défiance déjà croissante envers l’exécutif. Son succès ou son échec déterminera en grande partie la perception de l’ensemble de la transition.

Le test ultime du leadership

Pour Séraphin Davain Akoure, ce poste représente une mise à l’épreuve sans précédent. Son mandat ne sera pas jugé sur sa capacité à émettre des promesses ou des explications, mais sur des résultats concrets. Les Gabonais ne veulent plus entendre parler de projets futurs ; ils exigent une amélioration immédiate de leur quotidien.

À ce jour, rien ne garantit que ce nouveau ministre ait les moyens ou la latitude nécessaires pour transformer cette crise énergétique profonde en une opportunité de réforme durable. En attendant, le scepticisme persiste, et l’exigence de résultats ne fera que croître. Le temps de l’observation est terminé : l’action et les résultats sont désormais les seuls juges.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button