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La Déchéance de Brice Laccruche Alihanga, Ancien Lieutenant d’Ali Bongo

Dans les méandres tumultueux du paysage judiciaire gabonais, Brice Laccruche Alihanga, l’ex-chef de cabinet du déchu président Ali Bongo, se débat comme un naufragé en pleine tempête. Depuis la fin du mois de mai, il est embarqué dans une série de procès, une véritable saga judiciaire qui trouve son nouvel épisode le lundi 3 juin devant la Cour criminelle spéciale de Libreville.

Accusé de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent, les charges contre lui concernent des prestations comptables pour la présidence. Mais aujourd’hui, le tribunal voit les avocats de Laccruche boycotter le procès.

Le dernier acte de cette tragédie judiciaire met en lumière un contrat signé par Brice Laccruche Alihanga avec l’expert-comptable Gérard Fanou, lui-même accusé de complicité. Une affaire qui se chiffre en plusieurs milliards de Francs CFA, des sommes extraites d’un compte privé de l’ancien président Ali Bongo. Le mardi 4 juin, le juge a reporté l’audience au 12 juin, suite à l’absence délibérée des cinq avocats de Laccruche.

« Les droits de la défense sont foulés aux pieds, nos arguments rejetés. L’État gabonais, dans son arrogance, veut se constituer partie civile pour des fonds qu’il reconnaît privés. Nous n’avons plus de place dans cette farce judiciaire, » s’insurge Me Anges Kevin Nzigou, d’une voix empreinte de colère et de désillusion.

L’avocat de l’État affirme : « Oui, le compte est privé, mais les fonds sont publics. » Une déclaration qui fait écho au palais de justice . Comment peut-on concilier l’inconciliable ? Les fonds publics, par définition, suivent des règles strictes de comptabilité publique, jamais ils ne devraient se retrouver dans un compte privé. « Si nous ne pouvons même pas exprimer cette évidence, il n’y a plus de justice, seulement une parodie, » poursuit Me Nzigou, amer.

Face à cette impasse, le président de la cour a demandé au bâtonnier de nommer un avocat commis d’office pour défendre Laccruche, une manœuvre jugée illégale par Me Nzigou. « C’est une violation flagrante de nos droits. Nous ferons appel si cette décision est maintenue, » promet-il, déterminé à ne pas laisser cette mascarade se dérouler sans riposte.

Ainsi se poursuit la descente aux enfers de Brice Laccruche Alihanga, autrefois homme fort du régime Bongo, aujourd’hui pion sacrifié sur l’autel d’une justice en quête de rédemption. Le prochain acte de ce drame judiciaire s’écrira le 12 juin.

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