ÉCONOMIE

Gabon : Une nouvelle dégradation de la note financière, un avenir économique sous tension

Le Gabon fait à nouveau face à une dégradation de sa note de défaut émetteur (IDR) par Fitch Ratings, passant de « CCC+ » à « CCC ». Cette décision reflète les défis économiques structurels et la gestion déficiente des finances publiques, dans un contexte marqué par une instabilité politique et une gouvernance fragile. Ce nouvel abaissement s’inscrit dans une spirale inquiétante, remettant en question la capacité du pays à honorer ses engagements financiers et à maintenir une trajectoire économique stable.

Un signal d’alarme économique

La note « CCC » correspond à une situation où le risque de défaut sur la dette est élevé. Cette classification éloigne davantage le Gabon des investisseurs internationaux et alourdit le coût des emprunts sur les marchés financiers. L’économie gabonaise, fortement dépendante des revenus pétroliers, subit de plein fouet les fluctuations des prix du baril, estimés en baisse pour 2025. Dans un tel contexte, l’absence de diversification économique amplifie les vulnérabilités structurelles du pays.

Le gouvernement, depuis le changement de régime en 2023, a mis en œuvre des politiques budgétaires expansionnistes, notamment pour répondre aux revendications sociales. Cependant, cette approche a accru les dépenses publiques et aggravé les arriérés de paiement, rendant le pays encore plus dépendant de financements extérieurs.

Des défis de gouvernance persistants

Au-delà des pressions économiques, la dégradation de la note met en lumière les déficiences dans la gouvernance gabonaise. Fitch Ratings souligne un faible classement du Gabon en matière de stabilité politique, d’État de droit et de lutte contre la corruption. Ces facteurs, combinés à une instabilité institutionnelle, ont érodé la confiance des investisseurs, rendant toute reprise économique encore plus incertaine.

Le faible score en gouvernance est particulièrement problématique, car il reflète une incapacité à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour stabiliser les finances publiques. La restructuration de la dette, bien qu’envisagée par certains partenaires internationaux, ne saurait être une solution durable sans une amélioration significative des pratiques de gestion économique.

Une dette insoutenable et des perspectives sombres

Avec des échéances de dette extérieure atteignant 3,7 % du PIB en 2025, le Gabon se trouve dans une situation de quasi-crise de liquidité. Les arriérés accumulés compromettent la capacité du pays à attirer de nouveaux financements. Par ailleurs, les investisseurs régionaux, déjà échaudés par la restructuration de la dette au Congo voisin, hésitent à s’engager dans un environnement jugé risqué.

La dépendance excessive aux hydrocarbures, conjuguée à une volatilité des prix du pétrole, aggrave les tensions sur les finances publiques. En parallèle, les tentatives de diversification économique restent timides, ce qui freine la résilience économique du pays face aux chocs externes.

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