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Albert Ondo Ossa : Une déclaration incendiaire aux conséquences imprévisibles

Dans une déclaration tonitruante le 29 janvier 2025, Albert Ondo Ossa a pris de court l’opinion publique en contestant violemment la tenue de l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Plus qu’une opposition politique classique, ses propos ont pris une tournure radicale, flirtant avec la menace directe et la rupture brutale avec les institutions en place. Entre incitations à la défiance et mises en garde virulentes, cette sortie publique soulève de sérieuses préoccupations sur l’avenir du climat politique au Gabon.

Un appel à l’affrontement politique ?

L’une des déclarations les plus marquantes d’Ondo Ossa a été son affirmation catégorique : « Cette élection n’aura pas lieu et nous ferons tout, absolument tout, pour qu’elle ne se tienne pas. » Une prise de position d’une gravité extrême qui va bien au-delà d’un simple refus de légitimer le processus électoral.

Ces paroles sonnent comme un appel à l’obstruction, voire à la confrontation. En suggérant qu’il usera de tous les moyens pour empêcher le scrutin, il légitime de facto toute action, y compris celles qui pourraient mener à des tensions sociales. Cette posture s’inscrit dans une logique de rupture brutale qui, si elle venait à se concrétiser, plongerait le pays dans une crise politique encore plus profonde.

Menaces judiciaires et intimidations : Une dérive préoccupante

Dans son discours, Albert Ondo Ossa ne s’est pas contenté de rejeter l’élection ; il a aussi multiplié les menaces à l’égard des autorités de transition. En affirmant que « les militaires doivent se tenir prêts à répondre de leurs actes devant la CPI ou à la prison centrale de Libreville », il sous-entend un basculement imminent dans une logique de représailles et d’épuration politique.

Si la question de la justice et de la transparence est légitime, sa manière d’aborder le sujet s’apparente davantage à une vengeance annoncée qu’à une volonté d’apaisement et de reconstruction. En martelant que « tout sera fait pour forcer le retour du pouvoir légitime », il alimente un climat d’incertitude où le dialogue politique semble remplacé par des rapports de force incontrôlables.

Des promesses économiques

L’autre volet de son intervention concernait son projet économique, qu’il présente comme un programme de sauvetage national. Parmi ses annonces, une réduction spectaculaire des prix de l’énergie et du carburant :

Électricité : de 122,96 à 80 FCFA/kWh

Essence : de 595 à 400 FCFA/L

Gasoil : de 575 à 300 FCFA/L

Autant de mesures qui, si elles étaient appliquées, représenteraient un choc financier colossal pour l’État. Aucune explication sur le financement, aucun détail sur les compensations budgétaires.

De plus, son ambition de faire chuter le taux de chômage de 50 % à 20 % en moins d’un an . Même dans les économies les plus dynamiques, un tel redressement nécessiterait des années d’investissements massifs et de réformes structurelles profondes.

Albert Ondo Ossa a également tenu des propos particulièrement durs envers la jeunesse gabonaise, dénonçant un peuple « distrait et manipulé ». En s’attaquant à cette frange de la population, il se coupe d’une base électorale essentielle pour toute ambition politique. Ses critiques contre les dirigeants actuels et ses allusions aux « zélés du PDG-CTRI » contribuent à creuser le fossé entre les différentes sensibilités politiques du pays.

Un tournant inquiétant pour la stabilité politique

Les propos tenus par Albert Ondo Ossa ne sont pas anodins. Ils traduisent un durcissement du ton qui pourrait avoir des répercussions majeures. En rejetant toute perspective de compromis et en appelant à des actions radicales, il prend le risque de plonger le Gabon dans une nouvelle période d’instabilité politique et sociale.Loin d’être une simple sortie médiatique, cette déclaration ressemble à une déclaration de guerre politique où chaque camp campe sur ses positions.

Dans un contexte où le pays a besoin de sérénité et de solutions concertées, ce type de discours incendiaire est non seulement dangereux, mais il pourrait surtout précipiter le Gabon dans une spirale de tensions dont personne ne sortira indemne.

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