Crise à l’ANBG : les étudiants gabonais en France en détresse et le directeur général sous pression
L’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) traverse l’une des plus graves crises de son existence. Les retards dans le versement des bourses aux étudiants gabonais à l’étranger, notamment en France, placent des centaines de jeunes dans une situation critique. Alors que ces derniers peinent à payer leurs frais de scolarité et de logement, la gestion de l’ANBG par son directeur général, le Pr. Ruffin Ndjambou, est vivement remise en question.
Des étudiants gabonais en France dans la détresse
Depuis le début de l’année académique, les étudiants gabonais en France n’ont toujours pas reçu leurs bourses, compromettant leur capacité à payer leurs frais d’inscription et menaçant leur logement.
Le CROUS, responsable des résidences universitaires, refuse désormais les courriels de Campus France qui servaient de preuve d’imminence des paiements de l’ANBG, considérant ces documents non crédibles.« Le CROUS ne croit plus aux documents que nous présentons. Nous sommes au bord de l’expulsion. Comment allons-nous étudier sans un toit ni moyens pour payer nos inscriptions ? » s’inquiète un étudiant en master à Paris.
Ces retards, bien que partiellement résolus en mars dernier, reviennent à l’ordre du jour, plongeant les étudiants dans une incertitude profonde.
Accusations de mauvaise gestion à l’ANBG
La gestion du Pr. Ruffin Ndjambou est pointée du doigt. Selon nos confrères de Top Infos, des sources internes révèlent que le directeur général a vidé les caisses de l’agence à travers des voyages dispendieux et des frais de mission excessifs. Les rumeurs vont même jusqu’à évoquer une cessation de paiement imminente de l’ANBG, un scénario encore jamais vu sous la précédente administration.
De plus, les agents de l’ANBG affectés à l’étranger ou à l’intérieur du pays n’ont toujours pas rejoint leurs postes, faute de moyens logistiques. Ce climat de gestion chaotique renforce l’idée que la crise au sein de l’agence est plus profonde que ce que la nouvelle équipe laissait présager.
Fronde interne contre le directeur général
Face à cette situation explosive, les agents de l’ANBG prévoient une assemblée générale le mardi 17 septembre 2024, à 15h40, dans le but d’interpeller les nouvelles autorités militaires sur la situation interne.« Cette réunion du personnel a pour objectif de dénoncer les retards dans le versement des salaires et des primes, les affectations disciplinaires et le climat toxique instauré par la nouvelle direction. Il est temps que cela cesse, et nous demandons le limogeage immédiat du directeur général », déclare un communiqué adressé à Top Info Gabon.
Les étudiants gabonais en attente de réponses
Les étudiants gabonais, aussi bien en France qu’ailleurs, se demandent ce qui se passe réellement au sein de l’ANBG. Pourquoi ces retards se répètent-ils ? Comment l’agence a-t-elle pu arriver à un tel niveau de dysfonctionnement ? Pour beaucoup, l’équipe actuelle de direction est jugée responsable, comparée de manière défavorable à la gestion de l’ancienne administration, qui semblait plus à même de garantir la régularité des paiements.
« Nous sommes dans une situation de précarité totale. Nous risquons de perdre notre logement et d’abandonner nos études à cause d’une mauvaise gestion. C’est du jamais vu », confie un étudiant désabusé à Bordeaux.
Un avenir incertain pour les étudiants et l’ANBGAvec cette crise sans précédent, l’avenir des étudiants gabonais en France est en péril. La paralysie de l’ANBG, combinée à l’incapacité de l’agence à répondre aux attentes de ses agents et étudiants, pourrait avoir des répercussions majeures sur l’éducation et les projets d’études à l’étranger.
L’assemblée générale prévue pourrait bien être le tournant décisif qui amènerait les autorités gabonaises à prendre des mesures drastiques pour restaurer la confiance dans une institution clé pour le soutien à l’éducation des jeunes gabonais.