Alain-Claude Bilie-By-Nze Brise le Silence : Un Politicien Face au Peuple Sans Filtre !
Le 1er février 2025, Libreville a été le théâtre d’un moment politique inédit. Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et figure controversée du paysage politique gabonais, a accepté de se livrer sans détour aux Gabonais lors du forum “Face aux Gabonais, tout se dire en public”. Organisé par l’agence de communication Dire, cet événement a brisé les codes traditionnels de la politique gabonaise en instaurant un dialogue direct, sans tabou, entre un leader politique et ses concitoyens.
Dans un pays où les dirigeants ont longtemps été perçus comme distants et inaccessibles, ce face-à-face marque une rupture avec le passé. Exit les monologues politiques bien rodés et les apparitions soigneusement contrôlées : Bilie-By-Nze a répondu sans filtre aux interrogations du public, abordant aussi bien son propre parcours que les sujets brûlants qui préoccupent les Gabonais.
Un dialogue franc et direct
Vêtu simplement, sans le protocole habituel, l’ancien Premier ministre a pris place devant une salle remplie de citoyens de tous horizons. Dès les premières minutes, le ton a été donné : pas d’échappatoire, pas de langue de bois. Les questions ont fusé, parfois incisives, mais Bilie-By-Nze a joué le jeu.
Il a évoqué son passage au gouvernement, la présidentielle de 2016, l’instauration du bulletin unique en 2023, la gestion actuelle du pays par le CTRI, ainsi que les problèmes récurrents du quotidien comme le chômage des jeunes, la crise énergétique et l’absence d’eau potable dans de nombreuses localités.
Dans une déclaration marquante, il a reconnu que “souvent, nous n’avons pas entendu les reproches qui nous étaient faits“, ajoutant qu’il a pris le temps de faire son introspection depuis le 30 août 2023.
“Je n’ai jamais été président de la République”
Face aux critiques récurrentes sur son rôle dans les gouvernements précédents, Bilie-By-Nze a tenu à clarifier les choses : “J’étais porte-parole du gouvernement, j’ai défendu des idées parfois avec passion, mais je n’ai jamais été président de la République.” Une manière de rappeler qu’il n’était pas le seul aux commandes et que plusieurs figures aujourd’hui en responsabilité faisaient également partie du système de l’époque.
Concernant le bulletin unique, souvent attribué à son initiative, il a démenti être à l’origine de cette réforme, expliquant que le Centre Gabonais des Élections (CGE) était à la manœuvre.
Un constat amer sur la gouvernance actuelle
Loin de ménager le pouvoir en place, l’ancien Premier ministre a exprimé une critique cinglante de la gestion actuelle du pays. “Depuis 15 mois, je constate que c’est pire qu’avant“, a-t-il déclaré, dénonçant la persistance du “système Bongo” qu’il juge incompatible avec le développement du Gabon.
Selon lui, “ce système ne fonctionnait pas hier, il ne fonctionne pas aujourd’hui et il ne fonctionnera pas demain“. Il a pointé du doigt le manque de transparence dans la gestion publique actuelle, notamment sur l’attribution des marchés publics qui, selon lui, sont toujours distribués sans appels d’offres à des proches du pouvoir.
Vers une nouvelle vision politique ?
Ce dialogue ouvert marque-t-il une évolution dans la façon dont les hommes politiques gabonais interagissent avec les citoyens ? Bilie-By-Nze semble vouloir incarner une rupture avec les pratiques du passé, allant jusqu’à reconnaître ses propres erreurs.
“J’ai défendu mon camp, je n’ai pas suffisamment défendu le Gabon”, a-t-il avoué, avant d’appeler les citoyens à ne pas se décourager et à se mobiliser pour “casser le système”.
Mais la grande question reste en suspens : sera-t-il candidat à la présidentielle du 12 avril 2025 ? Sur ce point, il a laissé planer le doute, alimentant les spéculations sur ses ambitions politiques.
