Présidentielle au Gabon : Les FDS prêts à soutenir leur “frère d’armes” Oligui Nguema ?

La présidentielle du 12 avril prochain se profile à l’horizon et le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef suprême des Forces de défense et de sécurité (FDS) et président de la Transition, semble bénéficier d’un soutien tacite mais significatif de ses compagnons d’armes. Lors d’une rencontre stratégique avec les troupes ce week-end, le général-président a entretenu le mystère sur sa candidature, tout en laissant entendre qu’il pourrait répondre favorablement aux appels insistants de ses partisans et des FDS.
Un soutien implicite mais significatif des FDS
Le climat était plus que jamais au rassemblement ce week-end, lors de la rencontre entre Oligui Nguema et les FDS. Le général-président a su trouver les mots pour galvaniser ses “frères d’armes”, rappelant subtilement les raisons qui ont conduit à l’intervention du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) le 30 août 2023. “J’ai entendu vos appels et je viendrai vous répondre très prochainement”, a-t-il déclaré, laissant ses troupes dans une attente impatiente et suscitant l’enthousiasme de nombreux militaires présents.
Cette déclaration sibylline, loin d’être anodine, semble indiquer que le général prépare son entrée officielle dans la course à la présidentielle. Son discours, bien que mesuré, a été perçu comme un appel au ralliement, laissant entendre que les FDS pourraient jouer un rôle clé dans la campagne à venir. Le soutien implicite des forces armées apparaît ainsi comme un atout majeur pour Oligui Nguema, qui pourrait capitaliser sur cette solidarité militaire pour renforcer sa légitimité auprès de l’opinion publique.
La stratégie du suspense maîtrisé
En optant pour un silence stratégique, le général-président semble dérouler un plan soigneusement élaboré. Alors que la période de dépôt des candidatures est ouverte depuis quelques jours, l’attente d’une déclaration officielle devient de plus en plus insoutenable. La date du 3 mars, marquant son cinquantième anniversaire, est perçue par certains analystes comme le moment idéal pour officialiser sa candidature. Toutefois, avec la date butoir du 8 mars, Oligui Nguema semble vouloir maximiser son temps de réflexion tout en testant les réactions de ses adversaires politiques.
Ce suspense maîtrisé a toutefois laissé place à des rumeurs persistantes, notamment celle d’une possible démission du général-président. Une information rapidement balayée par le porte-parole de la présidence, Max-Olivier Obame, qui a dénoncé des allégations “infondées et fallacieuses”. Cette mise au point souligne à quel point le jeu politique est tendu, chaque déclaration étant scrutée à la loupe.
Un défi politique et stratégique pour le Gabon
Au-delà des jeux d’alliances et des stratégies politiques, l’élection présidentielle d’avril représente un enjeu crucial pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le général-président, en fin stratège, semble vouloir ménager ses effets en se posant comme l’homme providentiel, capable d’assurer une transition apaisée tout en répondant aux attentes de ses “frères d’armes”.
Les prochains jours s’annoncent déterminants. La déclaration officielle du général Oligui Nguema, si elle survient, pourrait bien redessiner le paysage politique gabonais et donner une nouvelle direction à un pays en quête de stabilité. En attendant, le Gabon retient son souffle, scrutant chaque geste et chaque mot du général-président.