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Cameroun : Étonnant ! Des détenus réclament la candidature de Paul Biya pour 2025

Dans une scène politique qui frôle l’absurde, des prisonniers camerounais se sont manifestés pour appeler à une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025. Oui, vous avez bien lu : des détenus, censés être exclus du jeu politique et marginalisés par le système, se lèvent soudainement pour soutenir un chef d’État au pouvoir depuis 42 ans.

À ce stade, la question n’est plus de savoir si le Cameroun est une démocratie, mais jusqu’où ira ce simulacre électoral où chaque soutien semble être arraché ou téléguidé.

Un théâtre politique où même les cellules votent ?

L’information a été relayée par le journal Essingan et confirmée par Cavayé Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale, qui déclarait récemment :”Son Excellence Paul Biya est le candidat de l’Extrême-Nord pour la prochaine élection présidentielle.”Si la sortie d’un cacique du régime n’étonne personne, le fait que des détenus qui n’ont même pas la liberté de circuler aient soudainement la ferveur militante pour réclamer le maintien au pouvoir d’un dirigeant qui les a, en partie, conduits dans leur situation actuelle, pose question.

Qui les a mobilisés ? Pourquoi ce timing ? Et surtout, quelle est la valeur d’un tel soutien dans un pays où la justice est régulièrement instrumentalisée à des fins politiques ?

Un système verrouillé jusqu’à la caricature

Il faut rappeler que la Constitution camerounaise n’impose ni limite d’âge ni restriction de mandats. Une anomalie qui a permis à Paul Biya, né en 1933, d’occuper la magistrature suprême depuis 1982. À 92 ans, l’homme s’accroche toujours au pouvoir avec un appareil d’État verrouillé, où chaque institution semble fonctionner uniquement pour lui garantir une éternité politique.

Dans ces conditions, l’élection présidentielle de 2025 n’a, pour l’instant, rien d’une compétition équitable. Une dizaine de personnalités ont annoncé leur candidature, mais comment espérer un scrutin démocratique dans un pays où la presse indépendante est muselée, où l’opposition est harcelée et où la fraude est une tradition bien rodée ?

Jusqu’où ira la mise en scène ?

Ce soutien carcéral à Biya serait risible s’il ne révélait pas la mécanique délétère d’un régime qui fabrique du consensus à coup d’artifices et de pressions. Le Cameroun n’en est pas à son premier épisode de politique-spectacle, mais cette nouvelle mise en scène prouve à quel point le pouvoir en place est prêt à tout, même à instrumentaliser ses propres prisons pour donner une illusion de légitimité.

Faut-il s’attendre, bientôt, à voir les hôpitaux, les orphelinats et les sans-abris scander eux aussi leur indéfectible soutien ? Peut-être même que les cimetières s’animeront pour exprimer leur fidélité au régime…

À ce rythme, plus besoin d’urnes : le pouvoir pourrait simplement proclamer que tous les citoyens, vivants ou non, détenus ou libres, ont déjà voté… et devinez pour qui ?

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