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Gabon : la Cour constitutionnelle valide certaines candidatures mais confirme le rejet de Jean-Rémy Yama

Libreville, 21 mars 2025 – Alors que deux candidatures initialement écartées par le ministère de l’Intérieur viennent d’être réintégrées in extremis, la Cour constitutionnelle a en revanche confirmé le rejet de Jean-Rémy Yama. Un coup dur pour ce candidat qui avait fait de la transparence et de l’équité électorale son cheval de bataille.

Un rejet qui soulève des interrogations

L’un des motifs invoqués par le ministère de l’Intérieur pour écarter Jean-Rémy Yama était l’absence de l’acte de naissance de son père, né en 1920 et décédé très jeune. Une exigence jugée « déraisonnable » par ses partisans, qui pointent des réalités administratives complexes, surtout pour des documents d’état civil datant de plusieurs décennies. Ils espéraient que la Cour constitutionnelle, censée être le recours ultime, reconnaîtrait cette incohérence et accorderait un délai ou une mesure dérogatoire.

Au contraire, la Cour a choisi de suivre la ligne du ministère, estimant que le dossier ne remplissait pas les critères requis. Ironie du sort : cette même juridiction n’a pas hésité à désavouer l’administration dans d’autres cas en validant des candidatures recalées pour des motifs similaires ou parfois moins sérieux.

Deux poids, deux mesures ?

La décision a de quoi choquer. D’un côté, Zenaba Gninga Chaning et Alain Simplice Boungoueré, initialement exclus, ont pu convaincre la Cour de leur bonne foi et de la recevabilité de leurs dossiers. De l’autre, Jean-Rémy Yama, au dossier pourtant solide selon ses partisans, se voit fermé la porte de la compétition. Pourquoi tant de souplesse envers certains et autant de rigidité envers d’autres ? Les observateurs, comme une partie de l’opinion publique, soupçonnent un traitement inégal voire orienté en fonction d’intérêts politiques.

Un coup porté à la transparence électorale

En confirmant ce rejet, la Cour constitutionnelle envoie un signal contradictoire. Si elle est capable de déjuger le ministère de l’Intérieur pour des candidatures recalées, pourquoi n’a-t-elle pas fait preuve de la même équité envers Jean-Rémy Yama ? Cette incohérence nourrit la suspicion d’une gestion à plusieurs vitesses, fragilisant davantage la confiance des électeurs dans la régularité du scrutin.

Le choix du statu quo

Certains analystes évoquent la crainte de voir un candidat comme Jean-Rémy Yama, réputé critique envers le pouvoir, secouer le paysage politique. D’autres y voient simplement un manque de courage institutionnel : plutôt que d’examiner réellement les pièces manquantes et les circonstances atténuantes, la Cour se serait contentée d’emboîter le pas au ministère, se déjugeant à la carte.

Alors que l’échéance présidentielle approche, la crédibilité de l’ensemble du processus est plus que jamais mise en cause. Les décisions contradictoires de la Cour constitutionnelle jettent un voile d’ombre sur sa neutralité, tandis que le ministère de l’Intérieur sort affaibli par ses propres rejets sélectifs.

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