Le bras de fer aura duré plus d’un an. Ce mercredi 16 avril, le rideau est officiellement tombé sur le différend qui opposait l’ancien sélectionneur des Panthères, Patrice Neveu, à la Fédération gabonaise de football. L’État gabonais, contraint par les ultimatums de la FIFA, a finalement procédé au paiement intégral des indemnités réclamées par le technicien français. Montant du chèque : 340 millions de francs CFA.
Un conflit évité de justesse
Le contentieux avait pris une tournure délicate. Depuis son éviction après l’échec face à la Mauritanie lors des éliminatoires de la CAN 2023, Patrice Neveu réclamait justice. Il n’était pas question de rancune, mais d’un contrat interrompu avant terme. Son recours devant la FIFA avait fait mouche : la juridiction mondiale lui avait donné gain de cause. Restait à savoir si le Gabon honorerait la décision. Il s’en est fallu de peu.
La FIFA avait fixé un ultimatum : le 11 avril 2025. Passée cette date, des sanctions sportives sévères menaçaient la sélection nationale, notamment un retrait de points dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2026. L’affaire a fait l’effet d’un électrochoc au sein des sphères décisionnelles. L’État a dû intervenir. Et régler l’addition.
Une dette contractuelle, une image à sauver
Plus de 500 000 euros. Une somme lourde, mais moins coûteuse que la perte de crédibilité ou d’un ticket pour le Mondial. La Fegafoot, défaillante dans le respect de ses engagements, a vu l’État prendre le relais, non sans pression. « Une implication directe des plus hautes autorités du pays », souffle une source proche du ministère des Sports.
En coulisses, c’est une image qu’il fallait protéger. Celle du Gabon, nation de football, respectueuse de ses obligations internationales. Car au-delà du terrain, c’est aussi une réputation qui se joue dans ce genre de dossier.
Un nouveau départ pour les Panthères
Le solde de cette dette clôt un épisode tendu, mais ouvre une respiration pour l’équipe nationale. Deuxième de son groupe avec 15 points, derrière la Côte d’Ivoire, le Gabon reste dans la course pour une qualification historique à la Coupe du monde 2026. L’horizon redevient clair. En septembre, les regards se tourneront vers les rencontres face aux Seychelles et à la Côte d’Ivoire. Sans arrière-pensée administrative.
Un précédent à méditer
L’affaire Patrice Neveu aura laissé des traces. Elle interroge sur la gouvernance du football national, la gestion des contrats, le sérieux des institutions sportives. Elle rappelle aussi que le respect d’un engagement n’est pas une faveur, mais une obligation. À l’avenir, la Fegafoot devra en tirer toutes les leçons.
