le courant “Légaliste et Loyaliste” du PDG rejette les résultats et entre en opposition

Le courant dit “Légaliste et Loyaliste” du Parti démocratique gabonais (PDG), conduit par l’ancien ministre Ali Akbar Onanga Y’Obegue, a rejeté samedi les résultats de la présidentielle du 12 avril qui donnent Brice Clotaire Oligui Nguéma vainqueur avec 94,85 % des voix. Dénonçant un processus électoral “non inclusif et verrouillé”, ce groupe annonce son entrée dans l’opposition et engage une bataille pour la légitimité du parti.
Un rejet catégorique du scrutin présidentiel
Lors d’une conférence de presse tenue à Libreville, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général du courant “Légaliste et Loyaliste” du PDG, a qualifié la présidentielle du 12 avril de “grossière mascarade électorale”, évoquant un “manque manifeste de transparence et de neutralité républicaine”.
“Le score à la soviétique de 94,85 % ne fait que confirmer l’absence de sincérité du scrutin”, a-t-il déclaré, pointant une élection “verrouillée” par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Le courant loyaliste, qui ne s’était pas officiellement prononcé durant la campagne, estime que l’issue du scrutin était connue d’avance, du fait de “l’utilisation des moyens de l’État” et de “la marginalisation des forces politiques historiques”.
Une fidélité assumée à Ali Bongo Ondimba
Dans sa déclaration, Ali Akbar Onanga Y’Obegue a réaffirmé sa fidélité à l’ancien président Ali Bongo Ondimba, renversé le 30 août 2023, qu’il continue de reconnaître comme le “Distingué Président statutaire” du PDG.
Cette posture marque une ligne de fracture avec l’autre branche du parti, dirigée par l’ancien ministre Blaise Louembé, qui a tenu un congrès extraordinaire fin janvier 2025, entérinant une nouvelle direction contestée par les “légalistes”.
Une offensive judiciaire pour la légitimité du parti
Le groupe dirigé par Onanga Y’Obegue entend désormais faire trancher la justice sur la légalité des instances actuelles du PDG, qu’il juge “illégalement désignées”. L’ancien ministre Francis Nkéa Ndzigue, co-animateur du courant, a insisté sur l’urgence de “rétablir l’ordre statutaire” dans ce parti fondé il y a 57 ans par Omar Bongo Ondimba.
“Le PDG ne saurait cautionner un régime issu d’un coup d’État. Nous ne nous tairons pas face aux dérives”, a affirmé M. Nkéa, appelant à un “sursaut national et patriotique”.
Une entrée affirmée dans l’opposition
Résolument tourné vers les prochaines échéances électorales, le courant “Légaliste et Loyaliste” annonce son positionnement comme une force d’opposition et son intention de proposer une “alternative crédible”, axée sur “l’unité, la justice et la démocratie”.
Il appelle à une coalition des forces vives pour “empêcher la reconcentration du pouvoir” qu’il impute à la Transition, initialement présentée comme une opportunité de refondation institutionnelle.