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Bourses non versées : la colère monte chez les étudiants gabonais de France

Alors que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait promis une gouvernance plus rigoureuse et tournée vers l’efficacité, les étudiants gabonais de France constatent que les lenteurs administratives persistent. À ce jour, de nombreux boursiers attendent toujours le versement de leur allocation par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), sans explication officielle ni calendrier clair.

Contactée à plusieurs reprises, Mme NGARI, conseillère académique auprès de l’ANBG, reste silencieuse. Ce mutisme alimente le désarroi d’une jeunesse déjà confrontée à une précarité croissante : loyers impayés, alimentation difficile, isolement. « On ne vit plus, on survit », confie un étudiant installé à Strasbourg.

Un message relayé ces derniers jours évoque comme justification un retard dû à la prestation de serment du président Oligui Nguema. Une explication jugée absurde par les étudiants, d’autant plus que la cérémonie officielle s’est tenue il y a plus d’un mois. « Ce n’est plus un prétexte valable. Le président est en fonction depuis des semaines. Le travail doit suivre », s’insurge une étudiante en master à Bordeaux.

Les espoirs nourris après la chute du régime Bongo laissent désormais place à une profonde désillusion. « On a cru à une rupture, à une nouvelle gouvernance. Mais aujourd’hui, tout semble identique : les retards, l’opacité, l’absence de dialogue », déplore un doctorant membre du collectif des boursiers gabonais en France.

Face à l’absence de réponse concrète, certains étudiants appellent à des actions concertées : saisines de l’ambassade, lettres ouvertes, médiatisation. « Cette bourse n’est pas un privilège, c’est un droit. L’État ne peut pas exiger l’excellence de ses étudiants tout en les maintenant dans l’insécurité », rappelle un porte-parole du mouvement.

Ce nouveau blocage met une fois de plus en lumière les dysfonctionnements persistants au sein de l’ANBG. Il interroge aussi sur la capacité réelle des institutions à incarner le changement promis par la transition. Les étudiants gabonais à l’étranger, pourtant perçus comme des atouts pour le développement du pays, ne demandent pas des faveurs, mais le respect de leurs droits.

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