Gabon : le Pr. Ondo Ossa exige le départ du président Oligui Nguema et critique une gouvernance sans orientation claire
Libreville, 9 juin 2025 – Gabonactu24.com
Dans une conférence de presse tenue le dimanche 8 juin à son domicile, le professeur Albert Ondo Ossa, figure éminente de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle de 2023, a lancé un appel sans équivoque : le président Brice Clotaire Oligui Nguema doit quitter le pouvoir. Une déclaration qui intervient dans un contexte de désenchantement croissant quant à la trajectoire politique du Gabon.
« Il faut qu’Oligui Nguema parte ! » a déclaré l’universitaire, dénonçant une gouvernance marquée, selon lui, par « l’improvisation », « l’incompétence » et une « absence totale de cap ».
Une critique sévère d’une présidence jugée inefficace
Dans son intervention, le Pr. Ondo Ossa n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié le régime actuel de « révolution de palais », laissant entendre que le renversement d’Ali Bongo Ondimba en 2023 n’aurait été qu’une recomposition interne des élites, sans impact réel pour la majorité des Gabonais. Il accuse le président Oligui Nguema de s’être enfermé dans un exercice solitaire du pouvoir, sans stratégie de développement ni projet national lisible.
« Il ne sait pas où il va, ni ce qu’il peut faire du pays », a-t-il affirmé, pointant du doigt une gestion qu’il estime dépourvue de toute vision structurée.
Le Pr. Ondo Ossa s’est également interrogé sur la nature des priorités gouvernementales, au regard d’une situation sociale tendue : pénuries d’électricité, hausse du coût de la vie, instabilité administrative et absence de réformes profondes, malgré les promesses de rupture initiales.
Des accusations graves contre le pouvoir en place
S’attaquant directement à la personnalité du président, le Pr. Ondo Ossa a évoqué un « trouble de la personnalité narcissique », qui selon lui, empêcherait le chef de l’État d’accepter la critique ou de reconnaître les limites de son action. Il a également dénoncé l’environnement du pouvoir comme étant composé de « roublards » et de « manipulateurs », entretenant une gouvernance fondée sur la communication plutôt que sur les résultats.
Il a par ailleurs rappelé que l’exclusion de figures de l’ancien régime, telles qu’Ali Bongo, Nourredin ou encore Sylvie Bongo, n’avait donné lieu à aucune réelle réforme structurelle, mais s’était contentée de redistribuer le pouvoir au sein d’un cercle restreint.
Un appel à la responsabilité citoyenne
Enfin, le Pr. Ondo Ossa a appelé les Gabonais à une mobilisation citoyenne pacifique, estimant que le pays mérite un leadership plus responsable, capable de sortir le pays de l’impasse actuelle. Selon lui, le temps de l’observation est terminé et le moment est venu d’exiger une gouvernance plus efficace, plus transparente et mieux arrimée aux aspirations populaires.
« Notre combat doit désormais viser l’instauration d’une République véritable, fondée sur le droit, la justice et la compétence », a-t-il conclu.
Une sortie qui pourrait raviver les tensions politiques
Cette intervention du Pr. Ondo Ossa, l’une des plus virulentes depuis la fin de la transition, pourrait relancer le débat sur la légitimité et l’efficacité du régime en place. Si l’exécutif n’a pour l’instant pas réagi officiellement, ce discours critique pourrait fédérer une partie de l’opposition et des segments de la société civile autour d’un appel à plus de clarté, de réformes et de responsabilité politique.
