Plaine-Orety : visite nocturne du Président de la République – sincère empathie ou communication de rattrapage ?

Libreville, 16 juin 2025 – Dans la nuit du 15 au 16 juin, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est rendu pour la seconde fois sur le site de déguerpissement de Plaine-Orety. Cette visite, cette fois documentée par des images officielles, intervient après une première annonce restée sans preuve visuelle, suscitant doutes et critiques. Entre volonté affichée de proximité et communication tardive, l’action présidentielle interroge autant qu’elle apaise.
Une deuxième visite sous l’objectif
Alors qu’aucune image n’avait filtré lors de sa supposée première visite, le chef de l’État a cette fois pris soin d’apparaître aux côtés des déplacés en pleine nuit, entouré de caméras. L’effet est immédiat : des images diffusées par la présidence montrent un président à l’écoute, face à des habitants calmes, presque résignés.
Ce contraste avec la communication initiale soulève une première question : pourquoi rendre publique une première visite sans la moindre preuve, puis organiser une seconde fortement médiatisée ? Le changement de stratégie semble répondre moins à une logique de compassion spontanée qu’à une volonté de corriger une erreur de communication manifeste.
Une visite sous le signe de l’écoute
Peu après 1h du matin, le chef de l’État s’est présenté sur les lieux afin de dialoguer avec les personnes encore présentes. Selon les informations communiquées, 56 individus étaient recensés sur le site au moment de la visite. Cette rencontre intervient quelques jours après une première visite annoncée par voie officielle, mais dont aucune image n’avait été rendue publique, suscitant plusieurs interrogations dans l’opinion.
La présidence entend par cette seconde sortie réaffirmer la volonté du chef de l’État de rester à l’écoute des populations impactées par les projets d’aménagement urbain en cours.
Des échanges directs avec les déplacés
Au cours de la visite, plusieurs habitants se sont exprimés sur leur situation, reconnaissant pour certains l’absence de titres fonciers justifiant leur présence sur ces terrains classés domaine public. Tout en se montrant réceptifs aux projets d’urbanisation, ils ont également exprimé leur souhait d’un accompagnement social structuré, au-delà des aides ponctuelles.
Certains ont également évoqué la perception de leur situation sur les réseaux sociaux, appelant à une solidarité concrète plutôt que symbolique.