Crise au sein du PDG : la direction maintient le cap institutionnel dans l’attente de la Cour constitutionnelle

Libreville, 28 juillet 2025 – En pleine tourmente interne, le Parti démocratique gabonais (PDG), par l’entremise de sa porte-parole Frédérique Eyang Beyeme, a affiché une posture de calme et de confiance, à la suite de la saisine de la Cour constitutionnelle par le juge des référés du tribunal de première instance de Libreville. Une procédure déclenchée dans le cadre d’un litige opposant l’actuelle direction du parti à une frange dissidente incarnée par l’ancien ministre Ali Akbar Onanga Y’Obegue.
Réuni au siège du parti, dans le quartier Louis, le directoire dirigé par Blaise Louembe a livré une déclaration solennelle, dénonçant les “affirmations mensongères” émanant de l’aile dissidente, selon lesquelles une prétendue décision de justice serait déjà intervenue.
« À ce jour, aucune décision n’a été rendue. Toute tentative d’accréditer le contraire relève d’une volonté manifeste de manipulation de l’opinion publique », a affirmé Mme Eyang Beyeme.
Respect scrupuleux de la procédure constitutionnelle
L’équipe dirigeante du PDG rappelle que le dossier est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle, saisie à la suite d’une exception d’inconstitutionnalité soulevée par Me Francis Nkea Ndzigue, avocat de l’aile Onanga Y’Obegue. Cette démarche est intervenue alors que le tribunal examinait une requête introduite par le PDG visant à interdire à la branche dissidente l’usage des attributs, symboles et signes distinctifs du parti.
Dans un ton mesuré, la porte-parole a martelé que le PDG s’interdit tout commentaire sur une procédure en cours, conformément à l’exigence de réserve qui encadre les contentieux devant la haute juridiction.
« Toute prise de position prématurée pourrait être perçue comme une tentative de pression sur les juges constitutionnels. Nous réaffirmons notre attachement à l’indépendance de la justice et au respect scrupuleux des institutions de la République », a-t-elle précisé.
Une bataille juridique aux enjeux politiques majeurs
Au-delà du litige sur l’identité visuelle du parti, c’est la légitimité même de la direction actuelle qui se trouve indirectement questionnée par cette crise inédite. Certains analystes n’hésitent pas à y voir une stratégie dilatoire, permettant au camp dissident de retarder une clarification judiciaire jusqu’au-delà des délais légaux de dépôt des candidatures aux élections législatives et locales prévues dans les prochaines semaines.
Cette lecture semble partagée par une partie de l’opinion politique nationale, pour qui la procédure constitutionnelle pourrait être utilisée à des fins tactiques, dans un contexte d’instabilité post-transition.
Appel au calme et à la vigilance
Consciente du climat de crispation qui entoure cette affaire, la direction du PDG a tenu à adresser un message d’apaisement à sa base militante.
« Nous en appelons à la discipline et à la maturité politique de nos militantes et militants. Ne cédons ni à la désinformation ni à la provocation. Gardons notre confiance dans l’État de droit et la justice gabonaise », a conclu la porte-parole.
Alors que la Cour constitutionnelle est appelée à trancher dans un climat politique sensible, ce dossier pourrait bien faire jurisprudence en matière de droit des partis politiques au Gabon, et influencer durablement les rapports de force à l’approche des échéances électorales de 2025.