Bilie-By-Nze dénonce une gouvernance sans vision : un pouvoir déjà à bout de souffle ?
Libreville, 28 août 2025 – Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président du parti Ensemble pour le Gabon (EPG) et ancien Premier ministre, a porté une charge frontale contre le gouvernement dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema. L’opposant n’a pas hésité à qualifier l’exécutif de « sans cap et sans boussole », accusant le pouvoir de reproduire les travers de la mal-gouvernance héritée du système Bongo.
Un gouvernement de continuité, non de rupture
À rebours du discours de changement porté depuis la présidentielle d’avril, Bilie-By-Nze dépeint un exécutif verrouillé où l’essentiel des décisions est concentré entre les mains du chef de l’État. À ses yeux, la nouvelle Constitution ne serait qu’un habillage légal d’une dérive institutionnelle déjà ancienne. « Les premiers pas de ce gouvernement ressemblent en tous points à ceux du précédent », martèle-t-il, estimant que l’actuel régime n’a pas su rompre avec les pratiques du passé.
Des priorités nationales négligées
L’ancien Premier ministre accuse l’exécutif de n’avoir ni programme cohérent, ni vision claire. Santé publique en crise, hôpitaux délabrés, déficit chronique d’enseignants, réduction des bourses étudiantes, vie chère persistante : Bilie-By-Nze dresse un bilan accablant. Selon lui, les annonces du gouvernement relèvent davantage de la communication que d’une véritable politique publique. « Les dernières décisions n’ont trouvé aucune traduction concrète sur le terrain », insiste-t-il.
Une gouvernance d’illusion
Au-delà des manquements, l’opposant dénonce ce qu’il appelle une « illusion d’action ». Des chantiers lancés çà et là, mais sans stratégie globale. « Le bruit de quelques pelleteuses déployées ici et là ne peut suffire à donner de la lisibilité à l’action du gouvernement », affirme-t-il, mettant en avant un fossé entre les effets d’annonce et les réalités vécues par les populations.
Une critique calculée à l’approche des législatives
Cette attaque intervient à la veille des élections législatives et locales prévues en septembre. Pour Bilie-By-Nze, il s’agit d’un moment stratégique : apparaître comme le véritable contrepoids face à un exécutif qu’il juge déjà essoufflé et incapable de tenir ses promesses. En dénonçant l’absence de cap, il cherche à incarner l’alternative crédible et structurée dans un paysage politique fragilisé par le désenchantement.
Un avertissement politique
Le message est clair : moins d’un an après son installation, le pouvoir d’Oligui Nguema serait déjà miné par les mêmes travers qu’il prétendait combattre. À travers ce réquisitoire, Bilie-By-Nze met en garde contre une gouvernance sans vision, qui risque, selon lui, de conduire le pays dans une impasse institutionnelle et sociale.
