POLITIQUE

Présidentielle du 12 avril : Ondo Ossa tire la sonnette d’alarme et prédit un chaos programmé

Libreville, 31 mars 2025 – À moins de deux semaines de la présidentielle anticipée du 12 avril, Albert Ondo Ossa, figure emblématique de l’opposition gabonaise et candidat malheureux ou plutôt autoproclamé vainqueur de l’élection avortée du 26 août 2023, a livré ce dimanche une déclaration fracassante, teintée à la fois de défiance politique et de mise en garde apocalyptique.

Depuis sa tribune numérique sur Facebook, l’économiste et professeur d’université a annoncé, sans détour, que le scrutin présidentiel “n’aura pas lieu”. Plus encore, il prévient que si le vote se maintient, le Gabon pourrait plonger dans une spirale de répression et de règlements de comptes à grande échelle. Une prophétie dramatique qui, au-delà de l’effet d’annonce, soulève des interrogations profondes sur la nature du processus électoral en cours.

Une stratégie d’obstruction assumée

“Je prends les mesures qui relèvent de ma responsabilité pour empêcher sa tenue”, a-t-il lancé, assumant sans ambiguïté une posture de blocage. Ce discours, qui flirte avec l’appel à la désobéissance civile, n’est pas nouveau dans le registre d’Ondo Ossa. Mais cette fois, il est davantage structuré, presque programmatique : deux scénarios, deux issues radicalement opposées.

Dans le premier cas, l’annulation pure et simple du scrutin ouvrirait la voie selon lui à son intronisation comme président légitime, un poste qu’il estime lui avoir été volé. Dans le second, la victoire présumée du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, serait synonyme de mascarade électorale et de mise au pas des élites politiques et militaires, y compris celles qui ont contribué à sa prise de pouvoir.

Un discours prophétique

La charge est lourde. Ondo Ossa dépeint un futur où Oligui Nguema, une fois “légalement élu”, entamerait une campagne d’épuration ciblant à la fois la famille Bongo, les caciques du PDG, les anciens leaders d’Alternance 2023 et même les militants, activistes et “griots” de circonstance qui l’applaudissent aujourd’hui.

Un aveu d’impuissance derrière la rhétorique ?

En se déclarant pour la dernière fois en tant que “président élu” et en promettant de s’exprimer bientôt “en qualité de chef de l’État en exercice”, Ondo Ossa semble osciller entre foi inébranlable en son destin politique et isolement stratégique. Car, en l’absence de mobilisation de rue ou de relais institutionnels solides, ses annonces ressemblent davantage à un baroud d’honneur qu’à un renversement crédible de l’ordre établi.

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