Tournée interprovinciale du PDG dans la Ngounié : démonstration de façade et malaise latent dans les rangs
Mouila, 23 mai 2025 – Alors que les démissions se multiplient au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG), la tournée interprovinciale engagée par le nouveau président du parti, Blaise Louembé, fait figure de contre-feu politique. En posant ses valises dans la Ngounié pour sa deuxième étape, le PDG tente de reprendre la main dans un contexte marqué par une défiance croissante, aussi bien de la population que de ses propres cadres.
Une tournée qui masque mal une saignée silencieuse
Jours après jours, les démissions s’enchaînent. Militants de longue date, jeunes figures montantes, anciens élus : les départs ne se comptent plus. Cette saignée silencieuse fragilise l’édifice PDG, au point de rendre cette tournée davantage symbolique qu’efficace. Dans les coulisses, certains parlent d’une “opération vitrine” destinée à dissimuler un malaise profond qui ronge le parti depuis sa perte du pouvoir central en 2023.
À Mouila, une mise en scène sans réelle ferveur
À l’entrée du chef-lieu de la Ngounié, les responsables locaux ont déployé les grands moyens pour offrir à Blaise Louembé un accueil chaleureux, dans la tradition du parti. Mais les observateurs présents évoquent une ferveur largement orchestrée, loin de l’adhésion spontanée d’antan. « Il y a de la fatigue, du doute. Les militants sont là, mais le cœur n’y est plus », résume un enseignant militant de base.
Un discours en décalage avec la réalité
Face à ce climat d’effritement, le discours du président Louembé misant sur l’unité, la modernisation et la reconquête électorale semble en décalage avec la réalité du terrain. Le PDG parle de rajeunissement, mais recycle les mêmes visages. Il promet une nouvelle gouvernance, mais reste prisonnier de ses anciens réflexes. Dans les quartiers populaires de Mouila, nombreux sont ceux qui jugent ces promesses comme une redite de discours creux entendus depuis des décennies.
Le PDG, un colosse aux pieds d’argile ?
La province de la Ngounié, longtemps bastion électoral du PDG, pourrait bien devenir un laboratoire de son déclin. De nouveaux mouvements citoyens y émergent, portés par une jeunesse désillusionnée et en quête de ruptures réelles. Le PDG, lui, semble s’accrocher à une légitimité d’un autre temps, en décalage avec les aspirations actuelles.
