Gabon : Samy Boucalt, l’ombre d’un acteur controversé au cœur des tensions avec les ressortissants béninois

Depuis plusieurs jours, le nom de Samy Boucalt, présenté par certains comme une figure influente des quartiers sous-intégrés de Libreville, revient avec insistance dans le débat public. Surnommé par ses proches « le général du mapane », il apparaît dans des vidéos où il s’adresse directement aux ressortissants béninois, allant jusqu’à leur intimer de fermer leurs commerces et de quitter le territoire national.
Des prises de position qui inquiètent
Ces déclarations, largement relayées sur les réseaux sociaux, suscitent une vive inquiétude au sein de l’opinion publique. Les propos, perçus comme des appels à la stigmatisation d’une communauté étrangère vivant au Gabon depuis plusieurs décennies, interrogent sur les motivations réelles de Boucalt et sur les conséquences potentielles pour la cohésion sociale.
Dans ces interventions publiques, il n’hésite pas à se présenter entouré d’hommes qui semblent lui prêter allégeance, renforçant l’image d’un « leader » autoproclamé d’un mouvement informel ancré dans les zones urbaines populaires. Mais derrière ce personnage controversé, une question centrale demeure : agit-il de sa propre initiative ou bénéficie-t-il de soutiens occultes ?
Une initiative isolée ou un agenda caché ?
À ce jour, aucune autorité officielle n’a revendiqué ni cautionné les propos de Boucalt. Cependant, son aisance à s’exprimer publiquement, ses menaces relayées sans crainte de poursuites apparentes, et son influence croissante sur une frange de la jeunesse urbaine alimentent des spéculations.
Certains observateurs estiment que ces actions pourraient relever d’une initiative personnelle destinée à s’imposer comme figure politique ou sociale. D’autres, plus critiques, soupçonnent l’existence de soutiens en coulisses, qu’ils soient politiques ou économiques, cherchant à instrumentaliser le climat de méfiance actuel entre Libreville et Cotonou.
Silence de la société civile et interrogations sur les institutions
Ce qui surprend davantage, c’est le silence de la société civile gabonaise, habituellement prompte à réagir face aux menaces contre les droits humains. De même, la lenteur des réactions des forces de défense et de sécurité face à ces vidéos interroge : pourquoi un tel laxisme, alors que la situation risque d’attiser les tensions entre populations locales et ressortissants étrangers ?
Une responsabilité nationale et internationale
Pour de nombreux analystes, au-delà du personnage de Samy Boucalt, c’est la responsabilité des autorités gabonaises qui est engagée. Si de tels propos venaient à se traduire par des violences effectives, l’image du pays et celle de ses dirigeants pourraient être directement affectées sur la scène internationale.