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Le culte de la personne au Gabon : le “kounabelisme”, une tradition qui persiste

Libreville – Depuis des décennies, le Gabon a connu une culture profondément enracinée : le culte de la personne, ou “kounabelisme” comme certains aiment à l’appeler. Bien qu’originaire de l’époque du président Omar Bongo, cette tradition semble résister à l’épreuve du temps, se perpétuant même au-delà des changements politiques majeurs.

L’ère Omar Bongo avait vu une profusion d’éloges envers le président, souvent exprimés à travers des danses et des chants célébrant son règne. Mais ce qui aurait pu être vu comme une simple admiration pour un dirigeant a évolué en une norme sociopolitique sous la présidence de son fils, Ali Bongo. Pour nombre de Gabonais, montrer ouvertement son adulation pour le président est devenu une voie vers le succès social et politique.

Beaucoup espéraient que cette tendance s’estomperait avec l’avènement des nouvelles autorités de transition. Pourtant, les événements récents montrent que le “kounabelisme” reste vivace. Hier, à l’aéroport de Libreville, une foule en effervescence attendait le président de transition à son retour de mission du Congo. Les chants et les éloges ont retenti, réitérant une fois de plus cette pratique qui semble inébranlable dans la culture gabonaise.

Ces manifestations d’adulation suscitent des interrogations : sont-elles le reflet d’une véritable admiration ou plutôt le résultat d’un système où la loyauté ouverte peut offrir des avantages ? Quoi qu’il en soit, le “kounabelisme” demeure un phénomène complexe et profondément enraciné dans le tissu social et politique du Gabon. Seul l’avenir dira si cette tradition perdurera ou si une nouvelle ère de leadership apportera des changements. Mais pour l’instant, le Gabon semble encore danser au rythme de ses leaders.

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